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  • Danièle Starenkyj

L’IMPACT PSYCHOLOGIQUE DE LA QUARANTAINE PENDANT LA COVID-19

L’isolement social est depuis toujours la punition des délinquants. Il est alors certainement normal que le recours à la quarantaine, en réponse à la nouvelle épidémie de Covid-19, produise dans les populations des effets psychologiques négatifs, notamment des symptômes de stress post-traumatique, de la confusion et de la colère.


UN IMPACT PSYCHOLOGIQUE ÉLEVÉ


Disons-le :


→ La quarantaine ou l'isolement social perturbent énormément le travail et la vie des gens. Ces perturbations peuvent donc avoir des répercussions importantes sur leur santé et leur bien-être.

→ Ces mesures nécessaires conduisent la population générale à un niveau élevé de stress. Elles produisent de l'incertitude, la peur de la contagion et de la maladie pour soi et nos proches, ainsi que la crainte de pertes financières.

→ La séparation d'avec les êtres chers, la perte de liberté, la perte de contacts sociaux directs, d'emploi, de loisirs, de privilèges, l'ennui et l'incertitude quant à la réalité de la maladie créent des effets dramatiques qui contribuent à une détresse émotionnelle généralisée qui peut perdurer souvent pendant des années.

→ Chez le personnel hospitalier, après une quarantaine, on constate davantage de troubles de stress aigu et de symptômes post-traumatiques.

→ Dans la population générale, la colère et l'anxiété sont prédominantes. Les préoccupations économiques, même plusieurs mois après, ne sont pas résolues.

→ Ces sentiments entraînent une augmentation du nombre de suicides.

→ La plupart des conséquences directes anticipées de la quarantaine et de l'éloignement social et physique associé -- notamment l'insécurité financière, l'ennui, la frustration, le sentiment d'être un fardeau, la solitude et la peur – sont déjà en soi des facteurs de risque pour les problèmes de santé mentale, notamment l'anxiété, la dépression, le suicide et l'automutilation.

→ La stigmatisation des personnes qui ont été infectées prolonge indûment tous ces effets psychologiques destructeurs.

PREUVES QU’IL FAILLE PROTÉGER LA SANTÉ MENTALE DES POPULATIONS CONFINÉES


« Plusieurs études transversales ont fait état d'une prévalence élevée de symptômes de détresse psychologique pendant l'épidémie, estimant que près de la moitié des travailleurs de la santé exposés à la COVID-19 présentaient des symptômes de dépression et d'anxiété, et que 20 % des étudiants confinés chez eux à Wuhan présentaient des symptômes d'anxiété et de dépression. Des données antérieures ont également suggéré que les mesures de quarantaine utilisées lors de l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et de la pandémie de grippe H1N1 sont associées à un risque accru de conséquences psychologiques avec des effets à long terme. »


« Des données antérieures ont également suggéré que les mesures de quarantaine utilisées lors de l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et de la pandémie de grippe H1N1 sont associées à un risque accru de conséquences psychologiques. »


FACTEURS SUSCEPTIBLES D’ATTÉNUER L’IMPACT PSYCHOLOGIQUE NÉGATIF


De plus en plus de chercheurs déclarent que dans les situations où la quarantaine est jugée nécessaire, il est important de suivre un protocole précis :


• ne pas mettre les personnes en quarantaine plus longtemps que nécessaire,

• fournir une justification claire de la quarantaine,

• s'assurer que des approvisionnements suffisants sont fournis,

• faire appel à l'altruisme en rappelant au public que la quarantaine peut être favorable à la société en général,

• offrir un soutien psychologique accessible à tous pendant jusqu’à 6 mois après la sortie de l’isolement.


IL FAUT Y PENSER


Il existe maintenant des données claires quant aux risques potentiels sur la santé mentale de la quarantaine. Les décideurs politiques ont le devoir de les évaluer soigneusement lors de l'élaboration de protocoles et de la mise en œuvre de la quarantaine. Il est absolument obligatoire qu’ils cherchent à soutenir le bien-être psychologique, en particulier chez les groupes vulnérables, de leur population.

POUR VOUS FAIRE SOURIRE QUAND MÊME voici une toute petite histoire de la médecine (anonyme)


2000 avant Jésus-Christ : Tiens, prends cette racine.

1000 après Jésus-Christ : Cette racine, c’est païen. Tiens, fais cette prière.

1850 apr. J.-C. : Cette prière, c’est de la superstition. Tiens, bois cette potion.

1920 apr. J.-C. : Cette potion, c’est de l’huile de serpent. Tiens, avale cette pilule.

1945 apr. J.-C. : Cette pilule ne vaut rien. Tiens, prends de la pénicilline.

1955 apr. J.-C. : Zut ! Les microbes ont muté. Tiens, prends de la tétracycline.

1960-1999 apr. J.-C. : Après 39 zut de plus… Tiens, prends cet antibiotique encore plus puissant.

2000 apr. J.-C. : Les microbes ont gagné ! Tiens, prends cette racine.


©2021 Danièle Starenkyj

SOURCES

• Samantha K. Brooks et coll., The psychological impact of quarantine and how to reduce it: rapid review of the evidence, The Lancet, 14 mars 2020.

• Paula Dagnino, Psychological Effects of Social Isolation Due to Quarantine in Chile: An Exploratory Study, Front Psychiatry, 17 novembre 2020.

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