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  • Danièle Starenkyj

L’EXERCICE, UNE INCROYABLE POLYPILULE

UN AUTRE RÊVE PHARMACEUTIQUE


En 2000, une équipe britannique lançait l’idée d’une polypilule. Son principe était très simple : Il s’agissait de faciliter la prise de plusieurs médicaments à prendre à divers moments de la journée, en les associant en une seule pilule, et ainsi d’éviter la non -observance médicamenteuse très répandue, particulièrement chez les hommes.

La polypilule diminuerait le risque d’avoir une crise cardiaque (infarctus ou cardiopathie ischémique) et des accidents vasculaires cérébraux de 80 % ou plus.


Mieux encore, en la prescrivant à des individus en bonne santé de 55 ans et plus, les chercheurs londoniens estimaient que plus de 30 % de la population avalant quotidiennement cette polypilule gagnerait 11 années de vie.

La polypilule associerait six principes actifs : une statine (pour abaisser le cholestérol), trois antihypertenseurs (dont un bêtabloquant), de l'acide folique, et de l'aspirine à faible dose.


UN RAPPORT BÉNÉFICE/RISQUE SURESTIMÉ


Après l’enthousiasme surréaliste des chercheurs, on a entendu la voix de spécialistes qui ont exprimé leurs inquiétudes : chaque médicament inclus dans cette polypilule présente des effets secondaires qu'on ne gagne pas à cumuler :


° risque accru d’événements hémorragiques majeurs (pour l’aspirine) ;

° crampes, raideurs musculaires, inflammation et nécrose musculaire, plus risque d'insuffisance rénale (pour les statines) ;

° risque accru d'interférences, voire d'incompatibilités, entre les composés ;

° impossibilité d'individualiser ou d'adapter le traitement en fonction de chaque patient.


D’autres scientifiques, voulant la légitimer, ont avancé que la polypilule offerte à toute la population pour traiter son hypertension et son hypercholestérolémie pourrait être analogue à l’ajout de fluorure dans l’eau du robinet pour prévenir les caries dentaires, celui-ci étant présent dans l’eau potable utilisée par tout le monde qu’ils soient susceptibles ou non d’avoir des caries dentaires.


Aujourd’hui rien ne prouve que cette approche réduirait les résultats cardiovasculaires dans une plus large mesure que les stratégies de traitement standard.

L’EXERCICE EST UN MÉDICAMENT


Le 5 novembre 2007 l'American College of Sports Medicine et l'American Medical Association, avec le soutien du Bureau du Surgeon General et du 18e Surgeon General Regina Benjamin co-lançaient cette initiative à but non lucratif : EXERCICE IS MEDICINE – L’exercice est un médicament (www.exerciseismedicine.org).


Aujourd’hui, l’exercice est en passe de devenir dans le monde médical la polypilule gratuite aux effets secondaires minimes, explique le Dr I-Min Lee, professeur à la faculté de médecine de Harvard qui étudie le rôle de l'activité physique dans la prévention des maladies, la promotion de la santé et du bien-être, et l'amélioration de la longévité.


L'activité physique peut réduire considérablement :

• le risque de maladie cardiaque,

• d'accident vasculaire cérébral,

•de diabète de type 2,

• de cancer du sein et du colon,

• de dépression

• et de chutes.


L'activité physique améliore :

• le sommeil,

• l’endurance

• le sexe.


•L'exercice aérobique régulier semble augmenter la taille de l'hippocampe, la zone du cerveau impliquée dans la mémoire verbale et l'apprentissage.

• Une étude publiée en mai 2014 a montré que même une petite augmentation de l'activité, comme une marche plus rapide ou plus de temps passé à jardiner ou à faire d'autres activités de loisirs, peut améliorer la fonction cardiaque.

• La marche après les repas aide à réguler le taux de sucre dans le sang.

• Les exercices de renforcement et de flexibilité réduisent la douleur due à l'arthrite de la hanche et du genou.

• Les programmes d'exercice peuvent améliorer le fonctionnement cognitif des personnes atteintes de démence.

• L’exercice est souvent tout ce qu’il faut pour réduire les symptômes de la dépression ou de l’anxiété.

LA PUISSANCE DE LA MARCHE 


Selon le Dr Lee, le corps humain a été créé pour que toutes les fonctions physiologiques soient optimales lorsque nous marchons, et, vraiment, il ne nécessite en réalité pas énormément d’activité. 150 minutes d’exercice aérobique par semaine sont suffisantes mais absolument nécessaires pour obtenir de bons résultats. Les scientifiques de Harvard ont découvert que lorsque nous faisons de l'exercice :

* nos muscles libèrent des substances naturelles qui aident à détendre les parois des vaisseaux sanguins,

* fait baisser la pression sanguine,

* réduit le mauvais cholestérol LDL, augmente le bon cholestérol HDL,

* déplace le glucose hors de la circulation sanguine et dans les cellules où il est nécessaire,

* abaisse les niveaux d'insuline

* et réduit l'inflammation.


Toutes ces fonctions réunies contribuent à nous protéger contre les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète de type 2 et certains cancers.

SE LEVER ET MARCHER


Que votre cœur ne balance pas ou plus entre la polypilule et l’exercice de la marche. Achetez-vous un podomètre. Chaque pas compte. Vous pouvez :


→ monter et descendre les escaliers

→ vous stationner à un ou deux kilomètres du travail

→ descendre de l’autobus quelques arrêts plus tôt

→ vous lever pour répondre au téléphone et faire les cent pas pendant la conversation

→ faire vos commissions à pied

→ visiter parents, voisins, et amis à pied

→ vous promener à pied pour vous changer les idées, vous délasser, vous ressourcer, vous reposer l’esprit et le corps.


Si, dans ce vaste monde, vous aimez quelqu’un plus que vous-même, levez-vous, sortez de chez vous et marchez à sa santé et à la vôtre… La joie, la paix, la force et la santé commencent à 10 000 pas par jour !


© 2020 Danièle Starenkyj

• Antonio Coca et coll., The polypill in cardiovascular prevention: evidence, limitations and perspective - position paper of the European Society of Hypertension, J Hypertens, 35,8, 1546-1553, août 2017.

• Pamela G. Bowen, et coll., Exercise is Medicine as a Vital Sign: Challenges and Opportunities, Transl J Am Sports Med,1, 4, 1,1-7, 1er Janvier 2019.

• Anne K. Swisher, Yes, “Exercise is Medicine….but It Is So Much More! Cardiopulm Phys Ther J,  21(4): 4, décembre 2010..

• Starenkyj D., LA SANTÉ TOTALE, Le véritable bien-être, Orion.







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