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  • Danièle Starenkyj

LA FÊTE DES PÈRES…UNE FÊTE INDISPENSABLE

En 1998, une étude révélait que même dans une société animale matriarcale, les mâles ont un rôle définitif à jouer. De quoi s’agissait-il ? Au début des années 1980, dans le Parc national Kruger en Afrique du Sud, on déplore une surpopulation d’éléphants. On décide de relocaliser les jeunes mâles de 5 à 6 ans (ils viennent tout juste d’être sevrés) dans différentes réserves du pays, dont Pilanesberg. On tue, à bout portant et sous leurs yeux, leurs mamans mais aussi les plus grands mâles. Les éléphants, élevés par leurs mères et leurs tantes sous la gouverne de la grand-mère du clan, développent un très fort sens de la famille et de la communauté. Ces gros mammifères n’atteignent la maturité qu’entre 8 et 15 ans et quittent naturellement leurs familles vers 18 ou 20 ans.

Ainsi, les éléphants relocalisés en 1980 atteignent la maturité sexuelle vers la fin des années 1990. Et voilà qu’ils développent des comportements aberrants : ils tuent un humain, chargent des groupes de touristes, attaquent des rhinocéros (un animal normalement évité) en leur jetant des bâtons et de l’eau, et vont jusqu’à en tuer une vingtaine. Phénomène tout à fait choquant, certains se mettent à monter des femelles rhinocéros. La zoologiste Marion Garaï se questionne : ces animaux reconnus depuis des siècles pour être des animaux doux, fidèles, intelligents, et même chastes, comment sont-ils arrivés à cette démonstration d’une confusion allant jusqu’à se mélanger les espèces ?

Des observateurs les étiquettent de « très délinquants ». Marion Garaï insiste sur le fait qu’ils sont « orphelins »… Ils ont été privés d’une éducation digne de leur espèce et cela dans des circonstances traumatisantes : ces éléphants avec leur mémoire d’éléphant n’ont pas oublié leur arrachement brutal à leurs mères et à leur clan, et dans leur sommeil, ils lancent de puissants barrissements. Ils souffrent de stress post-traumatique et ont de la difficulté à gérer leur anxiété et leur violence.

Le délitement du lien social, l’absence d’une vie de famille qui conditionne le comportement, et l’absence « de vieux mâles qui normalement se chargent de faire respecter une certaine discipline chez les jeunes pendant la période des accouplements », sont assurément à l’origine d’une telle démence. Pour preuve Marion Garaï révèle que dans une autre réserve, au Natal, des jeunes mâles, eux aussi venus de Kruger sans leurs mères et sans vieux mâles pour les tenir en bride, commencent à faire les voyous.

Oui, même dans une société matriarcale, les mâles ont un rôle définitif à jouer. Dans la réserve de Pilanesberg, on a introduit un grand mâle qui a rapidement établi sa domination sur les jeunes mâles. Il a mis fin à leur comportement de brutes, et le massacre des rhinocéros a cessé. En zoologie, l’expérience est concluante : les jeunes mâles ont besoin d’un mâle dominant pour les garder sensibles, sensés, « civilisés »1.

À la même époque, soit en 1998, devant le Parlement canadien, le Comité mixte sur la garde et le droit de visite des enfants présentait les conséquences sociales de « la privation du père », privation qualifiée de plaie douloureuse qui défigure la société et la rend hostile au bonheur de l’humanité 2.

Un très ancien texte biblique affirme que « le retour du cœur des pères à leurs enfants et le retour du cœur des enfants à leurs pères » est le seul miracle capable de transformer une terre dévastée en terre d’abondance. La fête des pères est indispensable. Pères présents, que votre influence auprès de vos enfants soit respectée et chérie avec gratitude 3.

©2018 Danièle Starenkyj 1.GaraÏ M., The Development of Social and Stress Related Behaviours of Translocated Juvenile Elephants, University of Pretoria, South Africa, 1998. 2. Comité mixte spécial sur la garde et le droit de visite des enfants, 1330, Parlement du Canada, lundi le 27 avril 1998. 3. Starenkyj D., DEVENIR PARENT, Vivre un nouveau paradigme, Orion, 2014.

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