ÊTRE HEUREUX À L’ÉCOLE : UN FACTEUR DE SANTÉ ENCORE TROP IGNORÉ
Selon l’OMS, à la suite d’une enquête internationale sur le comportement des jeunes d’âge scolaire en matière de santé1, une EXPÉRIENCE SCOLAIRE POSITIVE a une influence favorable sur la santé des jeunes et leur bien-être. Celle-ci agit et façonne l’estime de soi, la perception de soi et les comportements liés à la santé. Et il n’est pas difficile de comprendre qu’il en découlera obligatoirement des effets FUTURS sur la santé et la satisfaction de vivre de ces jeunes devenus adultes.
« Aimer l’école », insiste l’Organisation mondiale de la santé, doit être maintenant considéré comme un FACTEUR PROTECTEUR contre l’intimidation, la prise de risques sexuels, l’usage du tabac et de l’alcool ainsi que des autres drogues -- des comportements qui sont tous compromettants pour la santé physique, mentale, sociale, et spirituelle, les quatre dimensions ou composantes de la personnalité globale de l’être humain.
Ainsi, quand les élèves croient, sentent et expérimentent que leur école est une communauté, un endroit caractérisé par des relations de SOUTIEN BIENVEILLANT, où ils ont des opportunités de participer dans des activités scolaires diversifiées et la prise de décision, où ils trouvent des normes et des valeurs, où leur besoin de bouger DEHORS est respecté, ILS SONT HEUREUX. Ils sont alors plus motivés académiquement, ils assistent plus régulièrement aux cours, s’engagent dans des comportements moins perturbateurs, ont un meilleur rendement scolaire, prennent moins de drogues et sont moins susceptibles d'adopter un comportement délinquant1.
Des spécialistes internationaux en éducation insistent que, maintenant, les politiques et pratiques nationales en matière d’éducation et au niveau des écoles doivent refléter cette réalité incontournable : l’école a une influence profonde sur la vie des jeunes, et des adultes qu’ils deviendront. Il faut donc qu’ils apprennent à l’école les qualités qui insuffleront dans leur esprit la RÉSILIENCE, cette capacité de rebondir après des expériences difficiles, et qui sera la leur s’ils ont pu développer entre autres:
• une ATTITUDE POSITIVE ENVERS LEUR ENVIRONNEMENT SCOLAIRE, • un sens aigu de leur raison d’être, • et cette conviction intérieure que les échecs sont des défis qui peuvent être relevés.
En fait, il faut que les jeunes apprennent à l’école que les revers – un examen raté, une mauvaise note, même être considéré comme un « cancre » -- ne sont pas des catastrophes, mais des tremplins pour aller plus loin. Car dans la vie, la vraie, les échecs existent tout comme les succès, et il faut savoir apprécier les uns comme les autres dans leur réalité : les échecs ne sont pas jamais définitifs et les succès sont toujours éphémères.
Et c’est ainsi que les autorités mondiales les plus respectées2 sur l’amélioration de l’éducation dans notre système scolaire basé sur la compétition, les tests standardisés, et la réussite académique génératrice de l’anxiété de performance, rêvent tout haut d’un nouveau jour pour l’éducation :
« Un jour, nos enfants ne seront plus soumis à un stress excessif, surmenés par des heures de devoirs, exagérément testés, humilés à cause de leur incapacité à rentrer dans le moule qui leur est imposé, obligés de rester assis sans bouger pendant 6 à 8 heures par jour dans des environnements intérieurs moroses, passant leur temps d’école et leur temps libre à bûcher pour des tests de mauvaise qualité donnés par des écrans électroniques sans visage3… »
Un jour ? Il faut cesser de sacrifier des enfants sur l’autel de la réussite standardisée et numérisée, quand réussir c’est bâtir une robuste santé physique, mentale, morale, et sociale libre des béquilles drogues, dépression, violence, intimidation, anxiété, et prendre sa place joyeusement dans la société pour la construire – dans la mesure de ses moyens et compétences – par un puissant engagement à aider les autres et à vouloir leur BONHEUR.
© 2019 Danièle Starenkyj 1. Déterminants sociaux de la santé et du bien-être chez les jeunes. Enquête sur le comportement des jeunes d’âge scolaire en matière de santé (HBSC) : rapport international sur l’étude de 2009/2010 par Currie C. et coll., Copenhague, Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2012, No 6. 2. Pasi Sahlberg et William Doyle. 3. Sahlberg P., Doyle W., Let the children play, Oxford, 2019.