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  • Danièle Starenkyj

FEMMES, VOUS DEVEZ SAVOIR

Le 19 décembre 2019, l’OMS déclarait que la COVID-19 est une pandémie, et que de bruit elle

fait ! Tout le monde en parle.


Dans les années 90, l’OMS classait l’alcool comme un cancérigène du GROUPE 1 – substance cancérigène pour les humains et donnait le mot d’ordre : « Moins est mieux ». MAIS l’épidémie est restée silencieuse -- et personne n’en parle. On veut continuer à méconnaître l’extrême diversité des problèmes médicaux et sociaux ainsi que la somme de souffrances humaines qu’entraîne la consommation de boissons alcoolisées.


L’alcool est responsable de plus de décès dans le monde que le SIDA, la tuberculose ou la violence réunis. L’alcool, en cause dans plus de 200 maladies dont les infections et les cancers, est responsable de « un décès toutes les 10 secondes ».

L’OMS, depuis 2004, tire la sonnette d’alarme : l’alcool est égal au tabac dans son impact sur la santé et « boire ne serait-ce que de petites quantités d’alcool augmente grandement le risque de blessures mortelles et accroît les risques d’être atteint de maladies comme le cancer, les troubles neuropsychiatriques, et la cirrhose du foie ». Par rapport aux opioïdes, les coûts économiques de la consommation d'alcool sont jusqu'à dix fois plus élevés, et sont liés aux questions de justice pénale, à la perte de productivité, et aux soins de santé.


Le document « Épidémiologie et pathophysiologie de l’alcool et le cancer du sein » n’a pas envahi les médias. Mais peut-on se permettre de faire plus longtemps la sourde oreille à ses révélations ?


→ « Il y a une relation de cause à effet entre la consommation d’alcool et le cancer du sein. » → « Il n’existe aucun seuil sûr de l’alcool pour le risque du cancer du sein, le sein étant l’un des organes les plus sensibles à l’action cancérigène de l’alcool. » → « Une augmentation significative -- de l’ordre de 4 % du risque du cancer du sein -- est déjà présente à la consommation d’un maximum d’une boisson alcoolisée par jour. → « Une forte consommation d'alcool, définie comme trois verres ou plus par jour, est associée à un risque accru de 40 à 50 %. »

→ « L'alcool augmente les niveaux d'œstrogènes, et les œstrogènes peuvent exercer leur effet cancérigène sur les tissus mammaires soit par l'intermédiaire des récepteurs des œstrogènes, soit directement. D'autres mécanismes peuvent inclure l'acétaldéhyde, le stress oxydatif, les changements épigénétiques dus à une perturbation du transfert de méthyle et la diminution des concentrations d'acide rétinoïque associée à un cycle cellulaire altéré. »

On le sait bien : il n’existe aucun besoin physiologique pour l’alcool sous quelque forme que ce soit ; et aucune recommandation n’a jamais été faite en faveur d’une augmentation de la consommation d’alcool.


Alors, pourquoi les femmes boivent-elles tellement plus qu’il y a 20 ans ?


Le vide produit par l’interdiction de faire de la publicité pour le tabac sur tous les médias et dans tous les événements publics a été rapidement rempli par la publicité en faveur de l’alcool.

À coup de gros titres et de gros plans, la consommation d’alcool a été banalisée, et normalisée. Nombreux sont ceux qui vantent auprès des femmes les « bienfaits » de l’alcool aujourd’hui, l’associant aux cours de bien-être qui combinent les séances de détente, relaxation, yoga et autres disciplines avec la dégustation de bière ou de vin.

D’une culture centrée sur le tabac nous sommes devenus une culture centrée sur l’alcool -- sans oublier le stress qui domine la vie de bien des femmes qui travaillent, s’occupent des enfants, et font mille autres choses qui les épuisent et leur imposent le besoin d’un exutoire… Certes, il est interdit de fumer dans les lieux publics mais pas de boire.


Le battage médiatique peut faire croire ce qu’il veut. Les femmes doivent le savoir : l’alcool, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs, a toujours été, est toujours, et sera toujours

TOXIQUE ADDICTIF TÉRATOGÈNE (syndrome d’alcoolisme fœtal – l’alcool passe du sang de la mère vers l’embryon le forçant à boire en même temps qu’elle et autant qu’elle) CANCÉRIGÈNE


À respirer de l’air simple, et à boire de l’eau simple, on ne fait de tort ni à soi ni aux autres, et à coup sûr, on allège les douleurs du monde. Rappelez-vous : Si l’alcool au volant est criminel… au volant de sa vie … peut-il l’être moins ?


©2020 Danièle Starenkyj

Références * Seitz H.K., et coll., Epidemiology and Pathophysiology of Alcohol and Breast Cancer: Update 2012, 47, 3, 204-212, 2012. * Global Status Report on Alcohol and Health – World Health Organization 2014. * Mackay B., Alcohol rivals tobacco for health impact : WHO, CMAJ 170, 12, 1778, 8 juin 2004. * Cao Y., et coll., Light to moderate intake of alcohol, drinking patterns, and risk of cancer : results from two prospective US cohort studies, BMJ 351, n 4238, 2015. (Le 18 août 2015, pour résumer les résultats de cette étude, la une de nombreux journaux dans le monde titrait : Un verre de vin par jour suffit pour augmenter les risques de cancer du sein et en sous-titre : Avoir une consommation modérée d’alcool ne suffit pas pour éviter les problèmes de santé. Le Dr Jürgen Rehm, du Centre de toxicomanie et de santé mentale à Toronto, en réponse à cet article, disait dans l’éditorial de ce numéro du BMJ (British Medical Journal) : « Les personnes ayant des antécédents familiaux de cancer, en particulier les femmes avec le cancer du sein, devraient envisager de réduire leur consommation d’alcool au-dessous des limites recommandées, ou même penser à l’abstinence totale, étant donné le lien maintenant bien établi entre consommation modérée et cancers liés à l’alcool. » (L’italique est de nous.) *Institut du sein Henri Hartmann (Paris), Alcool et cancer du sein : Trop de femmes ignorent le lien, 17 février 2020.






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