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  • Danièle Starenkyj

AUTISME, DYSLEXIE, DÉFICITS DE L’ATTENTION, ETC. ET THÉRAPIE PAR LA MUSIQUE

C’est par l’écoute que l’on entre en relation avec les autres. Entendre est l’expérience passive de l’oreille. ÉCOUTER est son expérience active, mais on écoute dans la mesure où le cerveau peut extraire et décoder les informations qui lui parviennent, sous forme d’ondes sonores, via l’oreille. C’est alors que le comportement social se développe.

QU’EST-CE QUE L’OREILLE ? Étonnamment, dit le Dr Alfred Tomatis 1, l’« oreille n’est rien d’autre qu’un attribut externe du cortex cérébral ». Contrairement aux autres fonctions sensorielles qui atteignent leur maturité seulement deux semaines avant la naissance à terme de l’enfant, l’oreille est déjà pleinement formée, et en fonction dès le quatrième mois et demi de la grossesse. On le sait maintenant, et on ne le nie plus, le fœtus entend la voix de sa mère et y est sensible. En fait, c’est la première voix à laquelle il répond. LA VOIX DE LA MÈRE… C’est la voix qui socialise les humains, qui leur donne la joie d’aller vers les autres et d’entrer en communication avec eux.

L’oreille n’est pas un organe passif. Elle possède « un diaphragme auditif » composé de deux muscles : l’étrier et le marteau. Létrier, en se contractant, permet la perception des fréquences moyennes et élevées (aiguës) de la voix humaine et étouffe les sons plus graves qui écrasent les sons plus aigus. Ainsi, l’oreille peut distinguer les sons articulés (la parole) des bruits environnants flous, vagues, troublants, discordants. Le marteau se tend, et ainsi complète l’action de l’étrier pour atténuer la perception des fréquences graves. Selon le Dr Tomatis, quand ces muscles sont trop faibles, relâchés, « paralysés », ils ne font pas leur travail correctement. Le cerveau ne reçoit alors que les bruits environnants agressifs et incompréhensifs, donc les fréquences graves, et ne distinguent pas la voix humaine, à commencer par celle de la mère, donc les fréquences aiguës.

● En se penchant sur les statistiques des troubles comportementaux, on s’étonne d’en voir la progression constante depuis les années 1950. Le Dr Tomatis et le Dr Paul Madaule affirment que les enfants ainsi touchés souffrent, au départ, pour bon nombre d’entre eux d’un faible tonus des muscles de l’oreille. Ils signalent :

◦ les enfants qui ont souffert d’otites à répétition ◦ les enfants prématurés qui naissent avant que leur cerveau ne puisse filtrer les sensations inutiles ◦ les enfants soumis à des bruits constants, de haute intensité et de basse fréquence ◦ les enfants ayant un retard de développement général ◦ les enfants souffrant de troubles du spectre autistique ◦ les enfants dyslexiques ◦ les enfants souffrant d’une certaine surdité de l’oreille droite ◦ les enfants hyperactifs

Ces enfants « n’entendent que des bruits indifférenciés, des sons étouffés ou trop de sons à la fois, et leur cortex auditif, qui ne reçoit jamais des signaux clairs, ne peut pas se développer normalement 1. »

Le Dr A. Tomatis et son élève le Dr P. Madaule 2 ont découvert que l’on pouvait remédier à ce problème qui affectait toute la personnalité : l’enfant ne parle pas ou parle en marmonnant ; il ne se tient pas droit, respire de façon saccadée, manque d’énergie et de vitalité ; il fuit les interactions humaines, est hypersensible aux sons graves, insensible aux sons aigus de la voix humaine ; il est gauche et manque d’équilibre.

COMMENT ? Il s’agit de « muscler » le diaphragme auditif grâce à un programme d’écoute dont le but est de « recâbler » le cerveau. L’enfant est soumis à l’écoute « de fréquences sonores qui stimulent et relaxent tout à tour les muscles lâches de l’oreille ainsi que les circuits cérébraux impliqués ».

ÉCOUTER QUOI ? De la musique de Mozart (morceaux de violon en particulier) superposée à la voix de la mère, l’une et l’autre filtrée de manière à amplifier « les fréquences aiguës et à assourdir les fréquences basses. » Comprenons que les fréquences hautes sont celles de la voix parlée.

LES RÉSULTATS ? L’enfant, après une écoute passive de cette musique avec des écouteurs sur les oreilles, est, au bout de quelques séances de thérapie, soudain capable de capter les sons aigus. Il s’ouvre alors au monde, et dans un premier temps, à sa mère. L’envie de communiquer s’installe et le contact visuel se développe. Le bruit dans la tête d’un enfant aux oreilles « faibles » s’estompe. L’enfant aux oreilles REMUSCLÉES se met à mieux dormir, se calme, commence à jouer. Il naît finalement à la vie. Il devient sensible au plaisir de la voix humaine, ce qui lui donne des sentiments de sécurité et estompe l’anxiété. Il cesse de se sentir persécuté par les sons graves qui masquent les sons aigus de la parole humaine. Il ne se bouche plus les oreilles en état de détresse et de colère. Il ne se replie plus sur lui-même dans un instinct de protection. Il découvre le bonheur de l’attachement, rattrape le temps perdu, et peut atteindre maintenant son plein potentiel neuro-psycho-physio-socio-spirituel.

Si ce blogue vous a touché, je vous invite à visiter le site du Dr Paul Madaule qui dirige le LISTENING CENTER à Toronto (Canada) : www.listeningcenter.com/ et à lire deux de ses articles rédigés en français : « L’univers dyslexié » et « La fonction d’écoute : clé de la communication, du langage, de l’apprentissage et du comportement social ». Je vous promets une expérience bouleversante et transformatrice.

©2019 Danièle Starenkyj 1. A. Tomatis, L’Oreille et la Vie, Robert Laffont, 1977. 2. P. Madaule, When Listening Comes Alive, Moulin Publishing, 1994.

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