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  • Danièle Starenkyj

UNE PLANTE NEUROPROTECTRICE ? ANTI-ALZHEIMER ? ANTI-DÉPRESSION? VRAIMENT ?

Depuis les temps anciens, dans les pays où elle pousse, la boswellie est considérée comme un remède qui améliore l’apprentissage et la mémoire. Les personnes âgées l’utilisaient par voie orale à cette fin, et les femmes enceintes en prenaient pendant leur grossesse pour augmenter la mémoire et l’intelligence de leurs enfants.

GROSSESSE /LACTATION et Boswellie

Plusieurs études récentes ont voulu vérifier ces affirmations. Dans l’une d’elles, on a donné de la boswellie à des rattes gravides. Dans une autre, on a donné de la boswellie à des rattes en lactation. Dans les deux cas, leur progéniture a démontré une augmentation importante de la capacité d’apprentissage, une augmentation de la mémoire à court terme, et de la mémoire à long terme. Dans une autre étude, on a observé des rats hypothyroïdiens – l’hypothyroïdie ayant été provoquée par le méthimazole, un médicament antithyroïdien utilisé pour traiter l’hyperthyroïdie. Ces rats ont alors connu une baisse importante de la concentration, de l’intelligence et de la mémoire. La consommation de boswellie par ces rats hypothyroïdiens s’est avérée efficace pour prévenir ces déficits.

Les chercheurs ont conclu que ces études scientifiques confirmaient l’usage traditionnel de cette plante, et de ses effets bénéfiques sur l’amélioration de la mémoire et des fonctions d’apprentissage.

UN HIPPOCAMPE PLUS DÉVELOPPÉ

Chez tous ces rats, l’hippocampe, une région sensible du cerveau impliquée dans le développement de certains aspects des fonctions d’apprentissage et de la mémoire, présentait plus de branches dendritiques dans les neurones pyramidaux – les systèmes dendritiques étant le noyau fonctionnel des collections neuronales car ils représentent la majeure partie de la surface réceptrice des neurones. Leur organisation est essentielle à l’intégration et au transfert de l’information au niveau synaptique. Une meilleure performance de la mémoire et de l’apprentissage chez les rats dont la mère avait consommé de la boswellie, soit pendant la grossesse, soit pendant la lactation, a été liée à une augmentation du volume somatique des neurones de l’hippocampe 1.

BOSWELLIE ET NEUROPHYSIOLOGIE

C’est à partir de ces résultats que des chercheurs ont décidé d’étudier de façon plus approfondie les applications possibles de la boswellie et de ses composés en neurophysiologie.

1. En 2017, paraît une étude in vitro qui prouve l’effet neuroprotecteur de la boswellie serrata dans l’ISCHÉMIE CÉRÉBRALE 2 qui présente un arrêt ou une insuffisance de la circulation sanguine dans le cerveau entraînant obligatoirement une privation d’oxygène dans les cellules, avec risque de nécrose. Le même phénomène se produit lors d’une thrombose (obstruction d’un vaisseau) ou d’une sténose (compression d’une artère). L’étude a établi que la boswellie appliquée à des cellules nerveuses, les protège de la mort neuronale en atténuant le stress oxydatif. Elle a donc définitivement un effet neuroprotecteur.

2. En 2018, une autre étude confirme que l’acétate d’encens, un constituant principal de la résine de boswellie, avait des propriétés protectrices contre les lésions d’un grand nombre de sous-types neuronaux. Des chercheurs ont alors étudié cet effet neuroprotecteur sur les cellules souches neuronales du bulbe olfactif humain – ces cellules ayant la capacité potentielle à transporter et libérer des agents anticancéreux dans le système nerveux central. Ces cellules, ayant été prétraitées avec de l’acétate d’encens, ont diminué fortement la viabilité des protéines neurotoxiques bêta-amyloïdes qui sont associées à la maladie d’ALZHEIMER 3. En conclusion de leur étude, les chercheurs recommandent l’acétate d’encens comme agent potentiel de prévention dans l’Alzheimer, et comme adjuvant (traitement auxiliaire pour renforcer ou compléter la médication principale) de la thérapie cellulaire des maladies neurodégénératives.

3. En 2018, une étude clinique contre placebo sur 70 patients âgés prenant de la boswellie en pilules 4 a établi que le groupe traité avec la boswellie avait amélioré sa MÉMOIRE auditive immédiate, sa MÉMOIRE immédiate, sa MÉMOIRE visuelle immédiate et sa MÉMOIRE de travail.

4. Les études se poursuivent. On teste, avec de bons résultats, la boswellie dans la DÉPRESSION et l’ANXIÉTÉ 5. On recommande avec insistance de poursuivre les études visant la prévention ou la guérison de la maladie d’Alzheimer et de la maladie de Parkinson. L’effet remarquable de la boswellie sur l’augmentation du nombre de segments dendritiques et de ramifications des cellules neuronales dans l’hippocampe – celle-ci entraînant un plus grand nombre de connexions synaptiques et produisant l’amélioration de l’apprentissage et de la mémoire --donne de l’ESPOIR. La boswellie agit réellement sur la neurophysiologie. Les chercheurs sont intrigués. Ils désirent trouver une juste approche pour le traitement, la guérison ou la prévention des maladies neurodégénératives. En attendant … Mr et Mme Tout-le-Monde pourraient trouver dans cette plante un élément important de prévention d’un large éventail de maladies inflammatoires, tumorales, et neurodégénératives, à la portée de leur main, sans effets secondaires. Fascinant, n’est-ce pas ?

©2019 Danièle Starenkyj

1. Rafie Hamidpour et coll., Frankincense (Boswellia Species): From the Selection of Traditional Applications to the Novel Phytotherapy for the Prevention and Treatment of Serious Diseases,

Journal of Traditional and Complementary Medicine, 3, 4, 221226. 2013. 2. Sadeghnia H.R., et coll., Neuroprotective effect of Boswellia serrata and its active constituent acetyl-11-keto-beta-boswellic acid against oxygen-glucose-serum deprivation-induced cell injury, Acta Pol Pharm, 74, 3, 911-920, mai 2017. 3. El-Magd M.A., et coll., Incensole acetate prevents beta-amyloid-induced neurotoxicity in human olfactory bulb neural stem cells, Biomed Pharmacother, 105, 813-823, septembre 2018. 4. Taghizadeh M., et coll., The effect of tablet containing Boswellia serrata and Melisa officinalis extract on older adults’ memory : a randomized controlled trial, Arch Gerontol Geriatr, 75, 146-150, mars-avril 2018. 5. Kazemina A., et coll., Evaluating the efficacy of mixture of Boswellia carterii, Zingiber officinale, and Achillea millefolium on severity of symptoms, anxiety, and depression in irritable bowel syndrome patients, Res Med Sci, 22, 120, 2017.

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