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Danièle Starenkyj

LES MIRACLES DE L’HORTITHÉRAPIE

L’HORTITHÉRAPIE … ou thérapie par l’horticulture

* Elle est vieille comme le monde, * connue dans l’Égypte ancienne où les médecins la recommandaient à leurs patients atteints de problèmes mentaux, *redécouverte en 1798 par Benjamin Rush, l’un des pères de la psychiatrie américaine, * utilisée au début du 20e siècle pour favoriser la guérison des personnes ayant des handicaps physiques et intellectuels, * appliquée à la réadaptation des vétérans de guerre hospitalisés dans les années 40- 50, * puis prescrite à d’autres clientèles : les personnes âgées affligées de la maladie d’Alzheimer ; les enfants autistes ; les orphelins en institution ; les anorexiques ; les personnes souffrant de psychoses (schizophrénie, dépression profonde, bipolarité, troubles de la personnalité limite), les anciens détenus pour qui elle diminue sensiblement le pourcentage de récidive à la sortie de prison (ce taux chute alors à 25 % comparativement à 67 % pour ceux qui n’en ont pas bénéficié 1).

On l’appelle aussi :

* thérapie jardinière (par la culture de fleurs, de légumes, d’herbes aromatiques) * thérapie physique et psychique par la nature * réhabilitation pratique et globale de la personne par l’utilisation des plantes et la relation avec les différents éléments de la nature * gym vert * thérapie par l’action jardinière (et non psychothérapie) qui permet aux personnes de participer à leur propre processus de guérison.

L’HORTITHÉRAPIE : UNE ÉCO-PSYCHOLOGIE

Des études remontant à 1984 ont révélé que des patients ayant subi une chirurgie, et qui pouvaient regarder par la fenêtre un jardin plutôt qu’un mur de briques, se remettaient plus rapidement de leur opération, prenaient moins d’analgésiques, et se sentaient plus calmes 2.

Une autre étude 3 datant de 1991 a démontré que la vue de plantes (arbres, fleurs, arbustes) diminuait de façon mesurable (taux de cortisol plus faible) les symptômes liés au stress : baisse de la tension musculaire, de la pression artérielle, et rééquilibrage du rythme cardiaque. Il y avait aussi diminution des émotions négatives (anxiété, colère, confusion, dépression, tension) et augmentation des émotions positives (meilleure estime de soi, confiance, courage, bien-être). Une expérience menée en milieu hospitalier a démontré que même des IMAGES de plantes, fleurs, verdures, forêt, contrairement à des tableaux d’art abstrait, entraînaient un mieux être chez le malade et une baisse des prises de médicaments.

Des résultats semblables ont été obtenus a) en milieu de travail, b) en milieu carcéral, et c) en milieu scolaire quand les fenêtres donnent sur un aménagement paysager plutôt que sur un parking dénudé de tout végétal. On a enregistré :

a) moins de fatigue, d’idées embrouillées, d’absentéisme, moins de stress ressenti, plus de satisfaction au travail chez les employés ; b) moins de violence, moins de plaintes liées à des problèmes de santé, moins de désespoir chez les détenus 4 ; c) moins de fatigue, de plaintes de tête lourde, d’irritation des yeux, et moins de toux (souvent un signe d’ennui ou de désengagement) chez les écoliers.

PLUS EXTRAORDINAIRE ENCORE :

En 2009, des chercheurs ont montré une influence positive de la présence de plantes en salle de classe sur l’attention d’enfants souffrant de DÉFICIT DE L’ATTENTION (TDA). Ces chercheurs ont montré « des effets pour ainsi dire équivalents aux traitements médicamenteux qui leur sont prescrits et ont obtenu, grâce à la promenade dans un environnement constitué de plantes, un score d’attention équivalent à celui d’enfants ne souffrant pas de déficiences attentionnelles. » Ils ajoutent : l’immersion dans un environnement constitué de plantes a « des effets très rapides – 15 minutes d’immersion sont suffisantes pour obtenir des effets 5. »

L’HORTITHÉRAPIE, UNE APPROCHE GLOBALE DE LA SANTÉ

La thérapie par l’action jardinière en terre, en serre, et même sur un balcon, touche à tous les aspects de la santé, peu importe le milieu où elle est pratiquée :

→ Le physique. Grâce au contact avec la nature, elle diminue le stress et la fatigue mentale et grâce à l’exercice physique, elle prévient les risques de certaines maladies, diminue l’anxiété, l’état de dépression, et augmente la vitalité. L’endurance, la force physique, la souplesse, la coordination globale et fine sont exercées, et l’équilibre est maintenu.

→ Le psychologique. Elle favorise l’ancrage dans la réalité (temps, saisons), donne un sens à la vie, construit la confiance en soi, assure un sentiment d’accomplissement et la fierté de faire quelque chose de concret. Elle efface les sentiments négatifs et suscite des sentiments de paix. Elle entretient la réflexion.

→ Le social. Elle initie à la coopération dans le travail. Elle diminue le sentiment de solitude.

→ L’intellectuel. Elle provoque l’apprentissage de nouvelles connaissances, la capacité d’observation, de concentration, de curiosité, d’imagination, de créativité, et cette qualité qui donne une qualité de vie hors pair : l’ÉMERVEILLEMENT.

C’est avec émotion que je salue, ici et ailleurs, la création de jardins thérapeutiques pour patients atteints d’Alzheimer, enfants souffrant de cancers, détenus en milieu carcéral, enfants défavorisés en milieu urbain.

C’est avec ardeur que j’attends l’obligation, pour chaque école, d’avoir un jardin thérapeutique pour enfants hyperactifs, autistes, surdoués, mais aussi pour tous les autres, car tous les enfants sont appelés à grandir dans la paix, la sécurité, la joie, le mouvement, la liberté de développer leur concentration, améliorer leur force physique, retrouver la suite dans leurs idées, se débarrasser des préoccupations dans leur tête, retrouver des repères dans le temps, reprendre confiance en soi, acquérir de nouvelles connaissances dans la nature, respecter leurs limites, dépasser la peur de travailler avec les autres, développer leur sociabilité, stimuler leurs cinq sens – l’ouïe, l’odorat, la vue, le toucher, le goût – et ultimement découvrir leurs racines en mettant LES MAINS DANS LA TERRE.

©2019Danièle Starenkyj

1. James Jiler, Doing Time in the Garden, TEDxCoconutGrove, 2006. 2. Ulrich R.S., View through a window may influence recovery from surgery, Science, 224, 420-421, 1984. 3. Ulrich R.S., Simons R.F., et coll., Stress recovery during exposure to natural and urban environments, Journal of Environmental Psychology, 11, 201-230, 1991. 4. Megan Holmes, Tina M. Waliczek, The Effect of Horticultural Community Service Programs on Recidivism, Hort Technology, 29, 4, 490, août 2019 5. Jordy Stefan, Nicolas Gueguen, Sébastien Meineri, Influence des plantes d’intérieur et d’extérieur sur la santé : synthèse des recherches, Psychologie canadienne, 2015.

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