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  • Danièle Starenkyj

UN DRAPEAU QUI PARLE

Les tragiques découvertes sur les pensionnats autochtones et leurs sépultures d’enfants non identifiés, ont rapporté à notre orgueilleuse conscience postmoderne les réalités, beaucoup trop proches de nous, du cruel mépris à l’égard des peuples des Premières Nations.


Je me questionne : Les Inuits y ont-ils échappé ? Qui sait ? Car quand le cœur humain n’est plus humain, il n’y a pas de bornes à la méchanceté qu’il peut générer… Mais tournons-nous vers l’avenir qui veut la réconciliation.


QUE DIT LE DRAPEAU DU

TOIT DU MONDE ?


Adopté en 1999, le drapeau du Nunavut arbore dignement les COULEURS or, blanc et bleu, pour symboliser les richesses de la terre, de la mer et du ciel dans ce coin de pays, aussi appelé « le sommet ou le toit du monde ». Le rouge représente le Canada.


L’INUKSUK, cet empilement de pierres qui ressemble à un être humain, pendant des millénaires, a joué un rôle important dans la chasse au caribou. Point de repère généreux et hospitalier, il a indiqué une position pour une cache de nourriture. Il a marqué les limites d’un territoire, et il a fait fonction de guide directionnel pour les voyageurs.

L’étole à cinq branches est l’ÉTOILE POLAIRE. Guide immémorial des navigateurs, elle est facilement repérable dans le ciel. L’étoile polaire indique toujours le nord. Elle ne bouge pas. Elle brille plus que les autres étoiles. Unique, elle représente un repère fixe et immuable, tout comme les valeurs des sages dans la collectivité.


DES VALEURS INESTIMABLES


Les Inuits ont des valeurs que nous pourrions réapprendre : l’ingénuité – la candeur de ceux qui n’ont pas appris à se méfier de l’autre – l’hospitalité, la générosité envers l’étranger, la bonté. Comme l’a si bien dit un explorateur moderne du Nunavut, Sebastian Tirtirau : « Sans la gentillesse des Inuits, le Nord serait un endroit beaucoup plus froid encore ». Et, insistons sur le respect des aînés, l’estime des traditions anciennes, la transmission de leur riche répertoire de récits créationnistes présentant avec vénération leur créateur.


LES INUITS AUJOURD’HUI


Cette population majoritairement composée de jeunes de moins de 40 ans a maintenant de nouveaux défis à relever : entre autres, il y a la pollution que nous leur envoyons par l’air, l’eau, et la terre, et l’influence de la propagande projetée par les images hypnotiques de notre affluence.


Le Nord se débat avec :


- des polluants organiques persistants (POP) ;

- des contaminants d’origine humaine (substances polyfluoroalkylées – PFAS – provenant des emballages alimentaires, des vêtements imperméables, des mousses ininflammables. Il existe plus de 4700 types. Ils ne se dégradent pas dans l’environnement et causent une élévation du cholestérol, des perturbations de la thyroïde, le cancer, la ménopause précoce, etc.) ;

- l’acide perfluorononanoÏque – PFNA—lui aussi un contaminant d’origine humaine ;

- le mercure ;

- les nanoplastiques dans l’eau ;

- l’arsenic ;

- les débris spatiaux (hydrazine)—le ministre de l’environnement du Nunavut, Joe Savikataaq de déclarer : « C'est une préoccupation pour nous, dit-il. Aucun pays ne veut servir de dépotoir à des fusées usagées pour d’autres pays. »

- l’alcool, le tabac et autres drogues ;

- l’ennui, le désœuvrement d’une vie qui perd ses repères.


Entre la pêche et la chasse maintenant devenues des sources élevées de substances toxiques qui affectent leur santé physique et mentale, et la coop alimentaire avec sa malbouffe qui les rend diabétiques, les Inuits n’ont-ils pas d’autre alternative ?


DES IGLOOS VERTS


Je pense à des initiatives de cultures en serres qui produisent de la verdure riche en nutriments essentiels. À Gjoa Haven, Nunavut, une serre produit de la laitue, des tomates cerises ; et sur le conseil des aînés, qui ont suggéré d’inclure certaines des baies et des fleurs de la région, le projet a pris de l’extension. Ému et rassuré, un aîné a déclaré : « Maintenant, je sais que tout est possible. »


Ces serres, actionnées par l’énergie éolienne et solaire, deviennent des centres d’engagement communautaire dont la vision permet à nouveau de croire à un avenir favorable pour le peuple Inuit.

DU NUNAVUT À LA PLANÈTE MARS


Ironiquement, l’Agence spatiale canadienne s’est tournée vers Gjoa Haven, et cherche maintenant à voir si la technologie qui est employée dans sa serre, et qui permet une agriculture dans un environnement dans lequel elle ne serait normalement pas possible, ne pourrait pas être exploitée pour aider les scientifiques à comprendre comment cultiver des aliments dans des environnements aussi hostiles que l'ESPACE.

Et voilà que le Nunavut, un « environnement extrême et éloigné », sert de laboratoire pour trouver des stratégies qui pourraient aider les astronautes à cultiver des aliments dans l'espace, nous dit Christian Lange, chef de la planification stratégique de l'exploration à l'Agence spatiale canadienne.


RENAÎTRE DE SES CENDRES


Que le drapeau du Nunavut continue à parler des richesses de la nature, de la générosité de son peuple et de la stabilité de sa culture. Les « igloos verts » assureront son renouveau. Entretemps, ils alimenteront les rêves futuristes d’un nouveau monde hors de notre monde.


©2021 Danièle Starenkyj

INFORMATIONS

Arctic Research Foundation

North Star Agriculture /Feeding the North

GAIN (Greenhouse Advancement in Nunavut)

Iqalit Community Greenhouse Society

Grow North – Green Igloo

Regard sur l’Arctique, S’inspirer d’une serre dans l’Arctique pour s’alimenter dans l’espace, 12 août 2020.


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