Y AURA-T-IL UNE VIE APRÈS LA COVID-19 ?
La souffrance peut annihiler notre passé, et notre présent. Elle peut distordre notre histoire, notre identité et notre personnalité, mais le plus effroyable…c’est sa capacité d’anéantir le futur.
Lorsque demain n’habite plus nos rêves, une agonie morale et spirituelle nous subjugue, et nous immobilise dans un emprisonnement perpétuel, celui du moment actuel douloureux.
Le docteur Siddhartha Mukherjee, réfléchissant à cette attitude, l’identifie à celle de ses patients cancéreux qui se laissent tellement engloutir par la réalité immédiate de leur maladie que le monde autour d’eux s’estompe. Combattre et vaincre au quotidien le monstre devient une obsession. Et que le patient soit à l’hôpital ou en dehors de l’hôpital, en traitement ou en rémission, dans son esprit, il est toujours à l’hôpital, jamais en rémission.
Isolement et confinement : comment s’en sortir ?
1.Observez la nature en détail. Regardez dehors. Une branche d’arbre qui se balance au vent. Des oiseaux qui chantent. Des nuages qui filent. Des jeux de lumière et d’ombre. Une observation détaillée de la nature fera naître en vous un sentiment d’émerveillement, et rien n’a d’impact plus positif sur nos émotions que d’apprécier la beauté de la nature et d’y voir la main bienveillante du Créateur. Observez les couleurs. Imaginez la texture de ce que vous voyez. Sentez avec votre esprit ce que ça pourrait être d’être là. Un sourire se dessinera sur votre visage, et votre respiration s’amplifiera. Vos idées s’habilleront d’espérance.
2. Cultivez la gratitude. Dire merci peut sauver votre vie. Dire merci chasse les bibittes qui dans notre tête bourdonnent que nous ne valons rien, que tout va mal, et ira de plus en plus mal. Dire merci pour quoi ? Pour la fourmi qui s’affaire sur les dalles du patio. Pour le rouge-gorge perché sur le balcon. Pour l’appel ou le texto d’un proche. Pour le paquet déposé sur le perron avec un petit mot d’encouragement et une bonne soupe chaude. En fait, dire merci pour tout.
3. Pensez aux autres. Sous le coup de la peur ou du découragement, il est facile d’entrer dans le mode : sauvons notre peau. On se replie sur soi et l’on cherche avidement à satisfaire ses besoins immédiats. C’est le mouvement contraire qui est salutaire : sortir de son repliement et, ébahi, se tenir à l’entrée d’une vie nouvelle. Pensez à ceux qui comptent sur vous, à ceux qui ont placé leur espoir en vous. Rappelez-vous les promesses que vous leur avez faites et dans lesquelles ils croient toujours.
4. Ne tenez pas pour vrai tout ce que vous pensez. Attention aux distorsions cognitives ! a) La pensée tout ou rien : les extrêmes sont rarement justes. La réalité est plus mesurée que ça. b) La surgénéralisation : on s’accroche à un événement négatif et on veut en faire un modèle global : tout le monde, toujours, partout. c) Le filtre mental négatif : on ignore les bonnes choses, on oublie les belles qualités, les circonstances favorables et on s’attache aux mauvaises choses, aux défauts, et aux circonstances compromettantes. C’est un choix : il vaut mieux voir le bien, le bon, le positif car c’est infiniment meilleur pour le cœur, l’esprit et le corps. Il faut changer de filtre. Apprendre à dire merci vous aidera dans ce sens immensément. d) À chaque jour suffit sa peine. Si vous voulez (ou si vous devez) vous inquiéter, donnez-vous rendez-vous à un moment fixe et limité de la journée (30 minutes maximum). Si des inquiétudes vous tourmentent dans le courant de la journée, rappelez-vous votre rendez-vous et dites-vous que vous vous inquiéterez à ce moment-là. Assez rapidement, vous sauterez vos rendez-vous. Vous reprendrez votre chemin. Vous vivrez. Vous agirez.
Car avant de mourir… il nous faut, tous, d’abord vivre -- COVID-19 ou pas !
©2020 Danièle Starenkyj
P.S. Pour élargir, approfondir et intégrer cette réflexion, je vous propose de lire mon 20e livre RÉFLEXIONS POUR UNE VIE MEILLEURE (ISBN 978-2-89124-040-6).
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