Prévenir et survivre au cancer du sein grâce à l'iode
« De nouvelles recherches révolutionnaires montrent comment prévenir et faire reculer le cancer du sein. » selon le livre Breast Cancer and Iodine1 publié en 2001 par le Dr David M. Derry
« Les modifications de l'iode alimentaire expliquent l'augmentation de l'incidence du cancer du sein chez les jeunes femmes » paraissait dans un article du Journal of Cancer2 , en 2017.
Je vous en résume les grandes lignes.
→ C’est à un rythme accéléré que l’incidence du cancer du sein déjà invasif au moment du diagnostic augmente chez les jeunes femmes de 25 à 39 ans, une tendance qui a été également observée chez les femmes de 40 à 54 ans.
On parle maintenant d’un changement dans la démographie des cancers : des femmes jeunes dont le taux de survie est faible souffrent de maladies mammaires métastatiques à distance.
POURQUOI ?
→ L’hypothèse proposée est que la carence en iode joue un rôle causal dans le développement du cancer du sein (mais aussi des ovaires, de l’utérus, et de la prostate).
Par contre, une forte consommation d’iode comme celle des femmes japonaises (8 à10 mg d’iode par jour) leur assure une incidence exceptionnellement faible du cancer du sein.
Des études animales ont démontré que l’iode sous forme de supplément ou d’algue a des effets bénéfiques dans la suppression de la croissance des cellules cancéreuses et des tumeurs du sein.
• Un mécanisme d’action de l’effet anticancéreux de l’iode pourrait être de jouer le rôle d’un antioxydant qui favorise la différenciation et l’apoptose (mort programmée des cellules cancéreuses) liées au cancer du sein.
• On sait que la carence en iode entraîne des maladies de la thyroïde et de nombreuses études ont relié les maladies thyroïdiennes, dont l’hypothyroïdie, au cancer du sein. La diminution de la fonction thyroïdienne augmenterait le caractère invasif du cancer et conduirait à des métastases.
→ Les femmes ont une demande accrue d’iode liée au développement et au maintien des seins après la puberté, et au remodelage des seins pendant la grossesse et l’allaitement.
Ainsi, les besoins du tissu mammaire s’ajoutent à ceux de la thyroïde. Or, les femmes en âge de procréer en Amérique présentent les taux d’iode urinaires les plus faibles de toutes les tranches d’âge -- l’iode est excrété dans les urines.
• La carence en iode est associée à la maladie fibrokystique du sein – qui peut être traitée ou prévenue par une supplémentation en iode. Cette maladie du sein touche au moins 50 % des femmes en âge de procréer, et elle est associée à un risque accru de développer un cancer du sein.
• Outre le risque potentiel de cancer du sein, même une légère insuffisance d’iode est en corrélation avec des troubles cognitifs chez les enfants nés de femmes carencées en iode.
• La carence en iode représente un problème de santé majeur pour les femmes en âge de procréer ainsi que pour les fœtus en développement. (Voir le blogue De l’iode pourquoi ?)
→ Les enquêtes nationales d’examen de la santé et de la nutrition (NHANES) montrent une diminution significative des niveaux d’iode urinaire dans l’ensemble des populations mondiales depuis les années 1970.
• Cette baisse, selon l’auteur de cet article, est due à l’élimination de l’iode du pain et à son remplacement par le brome comme conditionneur de farine. Or le brome, que l’on soupçonne être cancérigène, peut encore aggraver l’insuffisance d’iode car il entre en concurrence avec la glande thyroïde pour l’absorption de l’iode mais aussi avec le tissu mammaire. (Au Canada et dans l’Union européenne, la farine et l’huile végétale bromée sont actuellement interdites.) Attention : le fluor aussi interfère avec l'iode, et empêche son absorption par la thyroïde.
• Les recommandations universelles sur la réduction de l’apport en sel alimentaire abaissent davantage la consommation de sel iodé. Il semble que ces recommandations au profit de l’hypertension sensible au sel n’ont pas pris en compte les besoins en iode des jeunes femmes en âge de procréer et ceux du fœtus en développement pendant la grossesse.
• Les femmes souffrant de goitres (une hypertrophie visible et non cancéreuse de la glande thyroïde) ont une incidence trois fois plus élevée de cancer du sein. Une consommation élevée d’iode est associée à une faible incidence de cancer du sein, et une faible consommation d’iode est associée à une forte incidence de cancer du sein. (Voir le blogue De l’iode comment?)
• La carence alimentaire en iode entraîne une hyperréactivité à l’œstradiol (un œstrogène) ce qui induit des changements prolifératifs dans le sein. Cela fournit une explication mécaniste plausible de l’incidence croissante du cancer du sein avec métastases à distance chez les jeunes femmes en âge de procréer.
Le mot du Dr M. Derry
« L’iode tue les cellules anormales qui flottent dans le corps à des endroits éloignés du cancer initial. L’iode joue un rôle crucial dans le système d’élimination de l’organisme en induisant l’apoptose (mort cellulaire programmée) des cellules qui représentent une menace pour l’intégrité de l’organisme, comme les cellules cancéreuses et les cellules infectées par des virus. Le test et la gestion de l’iode peuvent être considérés comme un aspect potentiellement important pour la pratique médicale clinique. »
Une sage conclusion3
« Il est suggéré que l'iode est un nutriment anticancéreux qui favorise l'apoptose lorsqu'il est pris à des doses dépassant largement l’apport journalier recommandé (AJR). Il est aussi suggéré que les carences chroniques et l'incapacité de l'organisme à utiliser correctement l'iode ouvrent la voie aux cancers des tissus et des glandes sensibles aux hormones, tels que les seins, les ovaires, l'utérus et la prostate. Stadel et coll. ont émis l'hypothèse qu'étant donné la répartition géographique de la carence en iode, l'incidence des cancers de la prostate, de l'endomètre, des ovaires et du sein est faible dans les populations qui consomment des aliments à forte teneur en iode. »
Chers lectrices et lecteurs de mes blogues, je vous invite à vous pencher sur la réalité de la carence en iode dans notre monde. (Voir mon blogue L’iode, une arme oubliée contre les virus) L’iode, tout comme la vitamine D, est un nutriment que l’on ne peut pas obtenir optimalement dans notre alimentation. Pour un apport indispensable, il faut penser à une supplémentation quotidienne.
© 2024 Danièle Starenkyj
1. Derry M. David, Breast Cancer and Iodine, Trafford, 2001.
2. Rappaport Jay, Changes in Dietary Iodine Explains Increasing Incidence of Breast Cancer with Distant Involvement in Young Women, J Cancer, 8,2, 174-177, 2017.
3. Saeed Kargar et coll., Urinary Iodine Concentrations in Cancer Patients, Asian Pac J Cancer Prev, 18,3, 819-821, 2017.
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