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  • Danièle Starenkyj

MASTIQUER POUR CROQUER DANS LA VIE JUSQU’À 90 ANS ET PLUS…

POURQUOI MASTIQUER ? On mastique pour donner à son cerveau le temps de faire une analyse complète de l’aliment ingéré et d’optimiser son absorption et assimilation. La bouche avec ses dents est un scanneur pour le cerveau. En mastiquant lentement, on lui donne le temps de calculer la quantité de nutriments qui entrent dans notre organisme et d’évaluer la qualité et la quantité de sucs digestifs à sécréter dans l’appareil digestif. Il ya donc anticipation et préparation du tube digestif. Le cerveau comptabilise ce que nous absorbons. Il mesure aussi ce dont notre corps a vraiment besoin, et lorsque c’est atteint, il coupe l’appétit au niveau des papilles gustatives. Une mastication appliquée d’au moins 20 minutes permet la libération de l’histamine, ce neurotransmetteur qui augmente le métabolisme des graisses, et surtout celles qui sont logées sur le ventre !

On mange moins. On assimile mieux. On laisse son cerveau gérer sa santé.

Ainsi, on comprend que lorsque l’on mastique sérieusement ses aliments, la minceur est au menu, et naturellement aussi la protection contre le diabète de type 2, le syndrome métabolique, le foie gras (NASH), les gaz et les ballonnements, le reflux, et la FAIM qui force à manger plus souvent, à grignoter sans cesse, à avaler tout rond, à avoir encore et toujours faim, et GROSSIR. C’est avec vos dents, que vous devez commencer par briser ce cercle infernal.

Mais très vite, vous serez récompensé par la joie de goûter vos aliments, de détecter des saveurs subtiles, d’apprécier des textures variées, de ne plus gober vos aliments, de ne plus vous étouffer sur votre nourriture, de ne plus vous sentir lourd après avoir mangé, mais léger et plein d’entrain. Bouger, faire de l’exercice ne sera pas une pénitence mais un besoin vital.

Bon, mastiquer c’est mieux goûter, mieux assimiler, mieux digérer, être rassasié plus rapidement, retrouver sa ligne, sauvegarder sa dentition, conserver une forme du visage plus ferme et harmonieuse – les muscles masticatoires sont puissants et contrôlent les bajoues tout en sculptant l’ovale du visage, le menton et le cou.

MAIS il y a PLUS, beaucoup plus. Mastiquer c’était aussi favoriser la NEUROGENÈSE, cette activité extraordinaire du cerveau qui, dans certaines conditions, favorise la formation de nouveaux neurones dans le cerveau (l’hippocampe), et cela jusque dans la neuvième décennie.

Des études japonaises, depuis 2010, démontrent qu’il y a un lien entre la mastication et les fonctions cognitives par le biais de la formation de nouveaux neurones dans la partie grise au centre du cerveau, soit l’hippocampe. Cette partie du cerveau peut générer de nouveaux neurones quotidiennement, et en fait, elle peut en générer jusqu’à 700 par jour. La scientifique Sandrine Thuret a avancé dans une conférence TED 1 qu’un individu qui réunit les bonnes conditions pour la neurogenèse, quand il atteint 50 ans, il a déjà remplacé tous les neurones qu’il avait à la naissance, ET CELA AVEC DES NEURONES NEUFS CRÉÉS PAR SON CERVEAU ADULTE. Or ces neurones sont importants pour l’apprentissage et la mémoire, et particulièrement pour la reconnaissance spatiale. Ils sont aussi indispensables pour atténuer les symptômes de la dépression. (Il y a un lien entre une faible neurogenèse et la dépression.) Cette scientifique affirme que nous avons maintenant assez de preuves pour dire que de cibler la neurogenèse pour la favoriser ou l’augmenter est un facteur essentiel pour améliorer la mémoire, l’humeur, le déclin cognitif dû au vieillissement ou associé au stress.

La grande question est : Peut-on contrôler la neurogenèse ? La formidable réponse est OUI !

LISEZ bien :

LA MASTICATION limite de 20 à 30 % l’ingestion des calories ; ● elle provoque l’espacement des repas de 4 à 6 heures sans coup de pompe ; ● elle soumet donc l’individu à des jeûnes intermittents ; ● elle permet la trituration mécanique et chimique des aliments, leur broyage, et leur prédigestion, ainsi qu’une déglutition naturelle -- sans avoir à noyer nos aliments en buvant aux repas ; ● elle libère tous les éléments nécessaires à notre santé globale. ● Or, toutes ces formidables conséquences de la mastication sont considérées comme absolument INDISPENSABLES pour une saine neurogenèse. ● La fonction masticatoire est alors L’ACTIVITÉ PREMIÈRE ET PRIMORDIALE QUI MAINTIENT LA FONCTION COGNITIVE 2, du sevrage à la vieillesse.

∆ Des scientifiques ont démontré que :

→ Donner, après le sevrage, une alimentation molle à un petit a le potentiel d’augmenter sa vulnérabilité aux troubles mentaux 3. → Une diète liquide induit une perte de la mémoire accompagnée d’un nombre réduit de neurones dans l’hippocampe 4. → La mastication est importante non seulement pour l’apport alimentaire, mais aussi pour conserver et favoriser les fonctions cognitives qui dépendent de l’hippocampe, selon des études tant animales qu’humaines 5. → La mastication est une fonction orale indispensable liée à la santé physique, mentale, et sociale tout au long de la vie. La stimulation masticatoire influence le système nerveux central ainsi que la croissance du tissu maxillo-facial chez l’enfant. Elle est donc particulièrement importante pendant la période de la croissance. Sous les effets d’une diète ne demandant que peu ou prou de mastication, le lien fonctionnel entre la mastication et le cerveau au cours de la période de la croissance a été validé par une diminution des neurones, de la neurogenèse, de l’activité neuronale, et de l’expression du facteur neurotrophique dérivé du cerveau dans l'hippocampe 6.

Il faut mastiquer, oui, mais quoi ?

Notre alimentation urbaine/industrielle est une alimentation MOLLE et LIQUIDE. 70 % des aliments consommés dans ce style alimentaire sont mous et ne demandent aucun effort masticatoire. Et tristement, nous avons là une autre tragique conséquence d’une consommation généralisée, du berceau à l’hospice, d’une alimentation ultra-transformée. C’est une chose d’avoir la taille épaisse, c’en est une autre de ne pas atteindre ou perdre son plein potentiel cérébral. Qu’en dites-vous ?

Notre anatomie et notre physiologie témoignent du besoin absolu d’aliments durs, consistants, solides, fermes. Les aliments mous, liquides se moquent non seulement de nos dents – vous connaissez le dicton « utilisez-les ou perdez-les » – mais aussi de notre cerveau pour le priver de ses meilleures performances tout au long de la vie.

Je vous invite, chers lecteurs et lectrices, à jeter un nouveau regard sur l’alimentation végétale INTÉGRALE, un regard intelligent qui vous gardera intelligents et actifs jusqu’à la fin de vos jours.

Si vous aimez la vie, la vraie, croquez dedans à pleines dents : les céréales à grains entiers, les pains complets, les légumineuses, les légumes racines (carottes crues), les fruits (pommes crues), les noix et les graines crues, tous des aliments riches en fibres, sont là pour stimuler votre cerveau, siège de votre personnalité, de votre créativité, de vos sentiments, émotions, aspirations, et de tout le reste. Peu importe votre âge, passer d’une alimentation molle et liquide (attention à la mode des smoothies, à la lumière de ces études, ce n’est pas une bonne idée…), à une alimentation dure, vous permettra de remettre en route la neurogenèse 7.

Et bien sûr, n’ayez plus peur de soigner vos dents et, si nécessaire, d’aller chez le dentiste. Il peut faire pour votre santé globale des miracles.

© Danièle Starenkyj 2019

1. Sandrine Thuret, Vous pouvez développer de nouveaux neurones, TED talk, 2015. 2. Kubo K.Y. et coll., Masticatory fonction and cognitive function, Okajimas Folia Anat Jpn, 87, 3, 135-140, novembre 2010. 3. Nose-Ishibashi K., et coll., Soft-feeding after weaning affects behavior in mice : Potential increase in vulnerability to mental disorders, Neuroscience, 263, 257-268, 28 mars 2014. 4. Okihara H., et coll., Liquid diet induces memory impairment accompanied by a decreased number of hippocampal neurons in mice, J Neurosci Res, 92, 8, 1010-1017, août 2014. 5. Chen H., et coll., Chewing Maintains Hippocampus-Dependent Cognitive Function, Int J Med Sci, 12,6, 502-509, juin 2015. 6. Fukushima-Nakayama Y., Reduced Mastication Impairs Memory Function, J Dent Res, 96,9, 1058-1066, août 2017. 7. Utsigi C., et coll., Hard-diet feeding recovers neurogenesis in the subventricular zone and olfactory functions of mice impaired by a soft-diet feeding, PLoS One, 9, 5 :e97309, 9mai 2014.

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