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  • Danièle Starenkyj

GAVAGE ANIMAL ET PÂTÉ DE FOIE GRAS
/AUTO GAVAGE HUMAIN ET NASH

Méthode d’engraissage qui remonte à l’Antiquité, le GAVAGE DES OIES (mais plus souvent des canards) tend maintenant à être interdit dans plusieurs pays. En fait, introduire de force dans l’estomac de ces palmipèdes 2 kg de bouillie de maïs avec mélasse et/ou graisse ajoutées, par jour, à l’aide d’un tuyau de métal, en quelques secondes, est considéré comme une forme de torture. Le foie, sous l’effet de cette surabondance de nourriture, et l’immobilisation de la bête, enfle et atteint jusqu’à 5 à 10 fois sa taille normale. Hypertrophié, il entraîne des difficultés respiratoires, l’essoufflement, l’incapacité à se tenir sur ses pattes, des diarrhées, la compression des organes internes, et souvent leur rupture. C’est avec ce foie, soumis volontairement à une STÉATOSE (accumulation de graisses dans le foie et formant des dépôts), que des milliers de personnes se régalent à Noël… Les groupes qui se soucient du bien-être des animaux ont orchestré des campagnes d’information, de dénonciation, de pressions auprès des autorités, et ont proposé un pâté de foie gras d’oies non gavées, mais aussi des versions de pâtés de foie gras végétaliens, donc sans foie gras animal, mais quand même très gras.

Au début de l’année 2017, atteint de la MALADIE DU FOIE GRAS HUMAIN -- aussi appelée, maladie du soda, maladie de la malbouffe, maladie de la sédentarité, maladie du siècle et prochaine épidémie mondiale – Pierre Ménès, spécialiste du football et grand reporter sportif français, se fait le dénonciateur de cette maladie qui lui a valu une immense souffrance et l’obligation, pour sauver sa vie in extremis, d’être greffé du foie et du rein. Questionné sur la façon dont il a « attrapé » cette maladie, il répond avec son franc-parler : « Bouffer des saloperies devant la télé, rien de pire ou rien de mieux pour avoir la NASH 1. »

La NASH, un acronyme pour NON-ALCOHOLIC STEATOSIS HEPATITIS -- en français stéatose hépatique non alcoolique -- est, dans un premier temps une inflammation du foie, puis une fibrose, puis une cirrhose, puis un cancer, liée à une surcharge de graisse dans cet organe. Sont en cause :

1) une alimentation à base d’aliments ultratransformés (tous surchargés en sucre et en gras, et privés de fibres) 2) une consommation excessive de boissons sucrées (mais une seule cannette de soda de 33 cl par jour est suffisante pour endommager le foie) et 3) la sédentarité.

Et, non, ce n’est pas une maladie que l’on attrape ! C’est une maladie que l’on s’inflige, avec laquelle on se flagelle, par son mode de vie… Mais, tragiquement, que l’on peut aussi imposer aux nôtres en leur faisant partager nos habitudes de vie. Oui, de plus en plus d’enfants de MOINS de 10 ans sont de plus en plus touchés par cette affectation qui se caractérise par des lésions hépatiques « qui sont strictement identiques sur le plan histologique (sur le plan de la structure microscopique des tissus) à celles de la maladie hépatique alcoolique ».

La NASH est une maladie silencieuse. Quand les premiers signes apparaissent, la NASH est déjà installée. Ces premiers signes peuvent être : de la fatigue, une jaunisse, des œdèmes, ou une hémorragie digestive. Le seul moyen sûr de diagnostiquer la maladie est la biopsie hépatique (toujours invasive et liée à des complications possibles). Il n’existe aucun médicament pour la soigner. La NASH, avec ses risques cardiovasculaires, d’insuffisance rénale, et de cancer touche, nous dit-on 1 personne sur 3 dans le monde (et particulièrement les Hispaniques / Latinos, les Indiens, et les Asiatiques tous séduits par la malbouffe américaine et facilement accros aux sodas) et 1 personne sur 5 en France (pays de consommation de vin quotidienne, mais aussi de sodas). Les signes prédictifs de la NASH sont : le SURPOIDS -- le point de départ incontournable qui fait glisser vers le diabète du Type 2 -- l’hypertension, des TRIGLYCÉRIDES élevés, et des transaminases élevées indiquant que le foie est en souffrance.

QUE FAIRE ?

Les scientifiques sont unanimes : cette pathologie tragique est liée à une mauvaise alimentation (une alimentation urbaine-industrielle) : « Trop de graisses, un peu d’alcool, des produits ultratransformés, des produits sucrés. » Elle peut facilement évoluer en cirrhose qui sera déclarée idiopathique (sans cause apparente, soit sans consommation excessive d’alcool). Aujourd’hui, on reconnaît que 80 % de ces cirrhoses sans cause apparente sont dues à une NASH. À l’examen clinique, le foie apparaît plus gros et la palpation du ventre peut être douloureuse. Avant la chirurgie bariatrique, avant la greffe de foie, avant l’épouvante de l’hémorragie digestive, optez pour un changement profond de votre mode de vie 2, 3, 4, 5 :

1) Vous aurez automatiquement une réduction de votre poids. 2) La NASH régressera dès qu’il y a aura une perte de poids de 5 à 10 %. 3) En vous mettant à bouger, que ce soit peu ou beaucoup, la graisse dans le foie diminuera.

La NASH, tout comme le pâté de foie gras, est un témoin tragique de nos habitudes alimentaires artificielles et d’un mode de vie soumis à des stress qui poussent à des compensations alimentaires, dont la consommation de sodas, ces bonbons liquides empoisonnés, aussi toxiques que l’alcool pour le foie. Je vous invite à relire le blogue : ALERTE SANTÉ : LE MAL DU SUCRE. Depuis 40 ans, je participe aux luttes pour vous avertir des ravages du mal du sucre. Je vous ai offert des recettes sans sucre, et des recettes sans cholestérol (Le mal du gras), et des recettes à base d’aliments riches en fibres (Le bonheur du végétarisme), et même une recette de Végépâté, qui, liquéfiée au mélangeur avant de la cuire au four, vous donnera une texture moelleuse, facile à étaler sur des craquelins de seigle entier, par exemple. (Voir, Le bonheur du végétarisme, p. 126,127). Oui, la NASH peut être réversible, mais agissez tout de suite, avant qu’il ne soit INUTILEMENT trop tard.

©Danièle Starenkyj 2019

1. Pierre Ménès, Deuxième mi-temps, Témoignage, Kero, 2017. 2. Romero-Gomez M., et coll., Treatment of NAFLD with diet, physical activity and exercice, J Hepatol, 67, 4, 829-846, octobre 2017. 3. Caterina Anania, et coll., Mediterranean diet and nonalocoholic fatty liver disease, World J Gastroenterol, 24, 19, 2083-2094, mai 2018. 4. Kristen Stephenson,et coll., Updates on Dietary Models of Nonalcoholic Fatty Liver Disease : Current Studies and Insights, Gene Expr, 18, 1, 5-17, 2018. 5. Carolina M. Perdomo, et coll., Impact of Nutritional Changes on Nonalcoholic Fatty Liver Disease, Nutrients, 11, 3, 677, mars 2019.

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