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  • Danièle Starenkyj

MANGER OU NE PAS MANGER ? VOILÀ LA QUESTION

Jeûne total. Jeûne partiel. Jeûne intermittent. Dans le désir d’être « purs », d’être pleins d’« énergie », de penser « plus clair », de « se désintoxiquer », de nombreuses personnes se lancent dans l’aventure du jeûne… comme si manger était le problème, et ne pas manger la solution miracle. Toutes ces variations sur un même thème peuvent-elles vraiment effacer des années d’abus de son corps en le privant des nutriments indispensables à son bon fonctionnement ?

Cesser de manger, ce n’est PAS se mettre à manger sainement. Ce n’est PAS décider de répondre aux véritables besoins de son corps. C’est encore le maltraiter, mais à l’envers : En cherchant à quitter la cohorte des 1,1 milliard d’individus dans le monde qui souffre de trop manger 7 jours sur 7 / 24 heures sur 24 heures, on risque de rejoindre la cohorte des 1,1 milliard d’individus dans le monde qui souffre de ne pas manger à sa faim chaque jour, de ces populations largement soumises à des jeûnes totaux, partiels, intermittents, de façon chronique.

Ironie ! On affirme que ce qui, ailleurs, mine, détruit et tue des populations affamées, ici, va guérir des populations affluentes, et leur permettre d’atteindre un stade de conscience supérieur. Et les marchands de cures de « désintoxication » vendent leurs méthodes et leurs produits allègrement.

QUELS SONT LES MÉCANISMES PHYSIOLOGIQUES DE LA DÉTOXICATION 1?

1. C’est à partir du glucose qui lui est fourni par le sang, suite à la digestion et l’assimilation des hydrates de carbone complexes (pain intégral, céréales entières) que la cellule – l’unité anatomique de notre corps – peut élaborer les substances indispensables au fonctionnement normal de notre organisme : les acides aminés qui fabriquent les hormones, les acides nucléiques (le support de l’hérédité), les anticorps ; les enzymes qui dirigent les battements du cœur, la respiration, l’activité cérébrale et l’excrétion des déchets et des toxines. Ainsi, sans glucose, il n’y a pas de production d’énergie au niveau de la cellule, sans production d’énergie au niveau de la cellule, il n’y a pas de production d’enzymes, et sans production d’enzymes, il n’y a pas de détoxication possible.

2. Un apport insuffisant en protéines végétales est cause d’une excrétion moins rapide des substances étrangères (médicaments, drogues) conduisant naturellement à leur plus grande toxicité.

3. Le SUCRE produit une nette diminution de l’activité du système d’enzymes qui réalise au niveau du foie la biotransformation des substances étrangères.

4. Un régime totalement dépourvu de graisses provoque un arrêt de la croissance (poils, cheveux, ongles, etc.), des carences sérieuses des vitamines liposolubles A, E, D, K, et des lésions rénales. Un excès de graisses accompagne les maladies de la circulation, mais aussi le cancer à cause d’une production excessive d’acides biliaires, des promoteurs de la carcinogenèse dans le côlon.

5. Vitamines et minéraux influencent l’absorption et la détoxication des substances étrangères : * le zinc lutte contre la toxicité du cadmium et du plomb ; * la vitamine A optimise les fonctions de détoxication du foie ; * la B12 détoxique le cyanure ; * les vitamines B, le fer et le cuivre sont nécessaires pour un métabolisme des drogues efficace ; * la vitamine E, la vitamine C et le sélénium protègent contre les effets toxiques de la plupart des substances étrangères.

LES EFFETS DE L’ABSENCE DE NOURRITURE SUR LES MÉCANISMES DE LA DÉTOXICATION

1. Au cours d’un jeûne de plus de 2 à 3 jours, l’excrétion des substances étrangères est entravée et les effets toxiques ou pharmaceutiques des substances étrangères sont aggravés.

2. Le mécanisme rénal de détoxication est particulièrement affecté : le débit urinaire et l’acidité urinaire (pH) diminuent, causant une réabsorption dans le sang des toxines à partir des tubules du rein.

3. Après un jeûne court (4-5 jours), on observe immédiatement « une importante atrophie de la muqueuse de l’intestin grêle 2 » : a) la mitose (division cellulaire) diminue ; b) il n’y a plus de migration des cellules ; c) il y a augmentation de la mort cellulaire ; d) la hauteur des villosités -- poils à la surface de la muqueuse intestinale permettant l’absorption des nutriments – diminue. La muqueuse devient progressivement lisse comme un tuyau de poêle.

EN PEU DE MOTS

Pour une détoxication physiologique (par les intestins, le foie, la bile, les reins, la sueur), il faut un régime alimentaire à base d’aliments entiers, riche en fibres et en eau, en vitamines et en minéraux, équilibré en protéines et en graisses végétales, et riche en hydrates de carbone complexes (céréales entières) fournissant une abondance de glucose lent, et de longue durée.

ALORS JE VOUS PROPOSE UN JEÛNE PHYSIOLOGIQUE

1. On ne grignote rien entre les repas et on accorde à son estomac un repos de 4 à 5 heures.

2. On prend son dernier repas de la journée assez tôt en soirée (pas plus tard que 18h ou 19h) et on accorde à son estomac un repos de 12 heures.

3. On mange à satiété le matin (abondance de céréales et pain complets, fruits frais, noix) et on signe ainsi son assurance anti-faim, anti-fringale, anti-obésité pour la journée. On fait un bon repas le midi avec légumineuses, riz complet ou pâtes complètes, légumes, pain. On profite d’un repas plus léger le soir avec salades variées, soupes, pain – l’assurance d’un sommeil réparateur et d’une faim de loup le matin. En effet, on fait le plein le matin, et l’on évite ainsi les coups de pompe, la panne sèche, et les rages de faim tout au long de la journée qui obligent (c’est l’instinct de survie) à de multiples grignotages sucrés et gras.

Le jeûne physiologique : voilà le jeûne auquel notre corps prend plaisir. Et, c’est garanti, votre corps vous le rendra bien avec un poids normal, une énergie soutenue, une humeur stable. Dites MERCI. Et Bon appétit !

©2019 Danièle Starenkyj 1. Starenkyj D., MON PETIT DOCTEUR, Intoxication et détoxication, Orion. 2. Habold Caroline, Mécanismes cellulaires et moléculaires de l’absorption intestinale au cours du jeûne et après réalimentation. Thèse présentée pour l’obtention du titre de Docteur de l’Université Louis Pasteur, Strasbourg 1, 2004.

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