DES BIBITTES DANS LA TÊTE ? ET SI C’ÉTAIT LA FAUTE DU SUCRE ?
On le savait il y a déjà 40 ans 1. Mais on l’a oublié. À cette époque, le psychiatre Harvey M. Ross, plutôt que de sonder l’inconscient de ses patients, leur faisait passer un test visant à vérifier leur glycémie. Il avait reconnu dans sa pratique que l’hypoglycémie – une anomalie du métabolisme qui entraîne un abaissement du taux de glucose dans le sang en réaction à une consommation régulière de sucre blanc et de farines blanches – était une condition majeure qui coïncidait souvent avec la schizophrénie. C’est ce que j’ai nommé, dès 1981, LE MAL DU SUCRE.
Certes, on ne peut comprendre la portée de cette malheureuse condition que si l’on réalise que le glucose dans notre sang est un des principaux nutriments – avec les vitamines du complexe B – dont notre cerveau a besoin pour être dans un état de santé mentale optimale. Le glucose est, de plus, une source d’énergie indispensable. C’est pourquoi, dès que le taux sanguin de glucose tombe à un point plus bas que la normale pour un individu donné, des symptômes se manifestent automatiquement.
QUELS SYMPTÔMES ?
Ils sont variés – infiniment. On peut se plaindre de dépression, d’anxiété et de phobies. Dans un premier temps, et régulièrement, on remarque une irritabilité qui nuit considérablement aux relations humaines. Et puis, il y a ce manque d’énergie chronique : peu importe la quantité de repos ou de sommeil, on se réveille toujours fatigué, sans entrain, sans goût de vivre. On supporte des douleurs souvent intenses dans le dos, les bras, les mains, les jambes, le ventre, à la poitrine et à la tête, qui toutes, empêchent de fonctionner comme on le voudrait, avec enthousiasme et courage. On ne comprend rien à tout cela, mais on a un désir obsédant de sucreries et de pâtisseries. On se fouette avec café sur café, cigarette sur cigarette. D’autres satisfont leur besoin de sucre avec de l’alcool. Et quand on consulte finalement, après examens et tests, on se fait dire : « Tout est correct. » Pourtant, on sait très bien que l’on ne va pas bien du tout. De là, à conclure : « J’ai des bibittes dans la tête ». Le Dr Ross s’exclame : « Il est effroyable de penser au nombre de patients qui ont, en fait, besoin d’une vérification de leur glycémie – grâce au test d’hyperglycémie provoquée de cinq à six heures – plutôt que d’une exploration de leur psychisme 1. »
LE JOURNAL ALIMENTAIRE
Mais plus simple que tout ça pourquoi ne pas tenir un journal alimentaire ? Ce n’est pas compliqué : vous notez toutes vos prises alimentaires (heure et quantité) dans une colonne, puis dans une autre, vous indiquez les symptômes ressentis (heure et intensité). Rapidement, un portrait se dessinera. Tout d’un coup, vous comprendrez le pourquoi de vos sentiments d’angoisse, de tristesse, d’énervement, de découragement, de pessimisme, et de folie douce et moins douce, jour après jour, heure après heure.
COMMENT CORRIGER TOUT CELA ?
Dans un premier temps fondamental, il faut adopter un schéma alimentaire riche en pain complet (le vrai), en pâtes complètes, en légumineuses, en pommes de terre nature, en céréales complètes. Un tel schéma alimentaire coupe l’envie du sucre et des produits sucrés. Il calme le besoin de stimulants (tabac, café, alcool, etc.) Puis, grâce au journal alimentaire que vous continuez à tenir, vous serez rapidement convaincu que vous êtes en train de vous prendre en mains et de revenir à la vie, la vraie. Je vous laisse avec cette déclaration du Dr Stephen Gyland devant l’Association médicale américaine… en 1957 : « Il n’y a probablement aucune maladie aujourd’hui qui cause une souffrance aussi généralisée, tant de mauvais rendements et de pertes de temps, tant d’accidents, tant de foyers brisés et de suicides que l’HYPOGLYCÉMIE 1. »
Alors, on rattrape le retard ? C’est urgent. Il n’y a pas de temps à perdre. ©2018
1. Starenkyj D., LE MAL DU SUCRE, Orion.