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  • Danièle Starenkyj

L’ISOLEMENT : UN SÉRIEUX FACTEUR DE RISQUE DE MALADIES

L’anxiété est aujourd’hui la maladie mentale numéro 1. Notre monde est à la recherche effrénée d’un bonheur individuel. Les applications bonheur qui promettent une bouffée instantanée de plaisir au bourdonnement de notre téléphone ne tiennent pas leur promesse. On n’arrive pas à s’y faire : à chaque fois, l’on espère recevoir enfin un message significatif d’un être cher, mais il ne s’agit que d’un rappel aseptisé à la répétition de phrases creuses : «Le bonheur est en toi », « Le bonheur est ton travail intérieur », « Il faut creuser creux en toi-même », « Trouve-toi toi-même », « Sois toi-même », ECT… ECT… Ces litanies du bonheur à donner mal au cœur nous poussent à nous divorcer de plus en plus des nôtres : « Le bonheur ne dépend pas des autres, mais de ce qui se passe en toi ». Bon… on soupire, on se ressaisit, on plie l’échine et l’on continue une poursuite du bonheur de plus en plus illusoire.

Il faut maintenant que la science intervienne et nous prouve – multiples études savantes et poussées à l’appui 1 – que la recherche du contentement ne peut être dissociée des relations interpersonnelles, de la connectivité sociale. L’isolement, la solitude sont des facteurs de risque sérieux responsables d’inflammation cellulaire et d’activité immunitaire affaiblie, en relation avec des changements négatifs dans les systèmes cardiovasculaires (hypertension, thrombose, crise cardiaque), nerveux (dépression, suicide), et immunitaire (infections). On clame que le sentiment d’être seul, abandonné, isolé, constitue un risque de décès égal au tabac et plus fort que l’inactivité physique et l’obésité.

La détresse est si grande que déjà on l’exploite, et l’on peut trouver de telles offres sur les médias sociaux :

- « Ami à louer, prix à déterminer selon la qualité et la durée » - « Câlins professionnels : 90 $ de l’heure » - «Compagnon de marche : 5 $ du kilomètre »

En fait, chercher en soi ce qui ne se trouve que dans les autres et avec les autres sera toujours voué à l’échec. Une philosophie isolationniste qui impose la recherche du bonheur en tournant le dos aux autres, et en les prenant pour des valeurs négligeables est cruellement inhumaine. Retraites de méditation solitaire, randonnées en solo, et… -- vous pouvez compléter la liste vous-mêmes -- remplacent maintenant les activités sociales et collectives d’église, de quartier, de famille. On rêve d’autosuffisance – de ne plus dépendre de personne, de soins auto-administrés, de développement personnel…

Heureusement, il y a d’autres voix qui s’élèvent.

- Elles rappellent que l’être humain est un être social et que « la connectivité est une richesse sociale bien supérieure à celle-là même que les individus et les groupes d’individus peuvent mobiliser et s’approprier ». (Dr Adrien Ndayegamige – Université Laval) - Elles avertissent que « l’égoïsme extrême » est « le noyau sombre » de l’humain et que cette tendance générale d’une personne à maximiser ses avantages personnels par rapport à ceux d’autrui est un des neuf traits de caractère toxique présents dans les comportements humains les plus destructeurs 2 : le machiavélisme, le narcissisme, le sadisme. J’arrête la liste là. - Elles appellent au BÉNÉVOLAT, cette activité altruiste par excellence qui gomme l’égoïsme et donne la joie de vivre et d’exister pour les AUTRES 3.

Agissons vite. Les mains ouvertes, le cœur sur la main, allons vers notre prochain et accomplissons la règle d’or : Aimes ton prochain comme s’il était toi-même. Acceptons de créer des liens d’humanité et des cordages d’amour. Dans l’humus de l’attachement, de l’affection, de la générosité, du don gratuit, nous construirons une santé mentale, physique, spirituelle et sociale robuste, enfin vraiment heureuse.

©2018 Danièle Starenkyj

1. Kim D.A., et coll., Social connectedness is associated with fibrinogen level in a human social network, Proceedings of the Royal Society B, 24 août, 2016. 2. Moshagen, Morten, et coll., The dark core of personality, Psychological Review, 12 juillet, 2018. 3. Starenkyj D., Réflexions pour une vie meilleure, « Les autres avant les choses », Orion, 2015.

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