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Danièle Starenkyj

CES ÉMOTIONS CRAPULES ET VOTRE SANTÉ

Une étude1 récente affirmait que regarder un match de hockey pouvait avoir un grand effet sur le système cardiovasculaire. En regarder un à la télé augmentait le rythme cardiaque de 75 % ; en regarder un sur place l’accélérait de 110 %. Les loisirs sportifs et bien d’autres qui passent par le visionnement d’activités, de films, de reportages, tous toujours plus excitants, procurent un soulagement à l’ennui, une fuite loin de soi-même et de ses problèmes. Mais à un prix. Une puissance inouïe émane des spectacles, et cette puissance, subtilement, affecte et change chaque spectateur.

Oui, les émotions suscitées et fabriquées par le visionnement d’un spectacle se surimposent à nos propres émotions, mais souvent avec tellement plus de force ! Ces émotions trempées, trop fréquemment, dans la colère, la rage, la vengeance, la vulgarité, l’hypocrisie, sont des émotions négatives. Elles font taire les émotions qui assurent la santé et qui pourraient être les nôtres : la confiance, le calme, la paix, l’altruisme, l’honnêteté.

Depuis les années 1950, chaque jour l’Occidental recherche et accepte un lot d’émotions qui ne sont pas à lui, qui sont infiniment trop grandes pour lui, et qu’il subira passivement sans jamais les exprimer. Hommes, femmes et enfants subissent tous la même charge émotive. L’image est devenue la grande égalisatrice de notre ère moderne puis postmoderne qui porte en elle un nombre effarant de meurtres gratuits, de divorces, de bagarres, de vols, d’agressions et d’abus de toutes sortes. Et tout le monde voudrait croire que cela ne lui fait rien. Mais, questionnons-nous : les enfants élevés depuis leur naissance dans un chaos d’émotions plus grandes, plus fortes, plus prolongées que celles produites par un conflit mondial, comment réagissent-ils à cette souffrance qui leur est imposée par le biais d’écrans géants allumés souvent en permanence, ou nichés au creux de leur main ?

Tout stress émotif élève le rythme cardiaque, oui, mais il entraîne aussi une production d’adrénaline qui produit toujours du cholestérol. Pensez à ces heures passées devant les écrans… à ces heures d’agressions et d’émotions puissantes… totalement à vide, sans relation avec la réalité, parfaitement inutiles… mais qui fabriquent quand même du cholestérol. Ce cholestérol endogène ajouté au cholestérol fourni par le grignotage et collé par le tabac, le café et l’alcool, et puis le manque d’oxygène, et d’exercice, et de soleil… quelle recette assurée pour les maladies du gras2 !

Voyons ! Déchargez votre cœur, nettoyez vos artères, calmez votre esprit, retrouvez votre bon sens : allez dehors et reprenez votre vie en main.

©2017 Danièle Starenkyj

1. Khairy L.T., et coll., Heart rate response in spectators of the Montreal Canadians hockey team, Can J Cardiol, octobre 2017. 2. Starenkyj D., LE MAL DU GRAS – l’ultime frontière alimentaire à conquérir, Orion, 2010.

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