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  • Danièle Starenkyj

POUR QUELLE PÂQUERETTE AVEZ-VOUS DIT MERCI HIER ?

Pour ma part, j’ai dit merci pour un extincteur à feu. Cela faisait plus de 20 ans qu’il était là, sans faire de bruit, dans un coin du salon, tout près de la cheminée. Nous l’avions reçu du copain de ma fille à l’époque, quand elle lui avait confié que son père, avait peur du feu, ayant vécu, jeune enfant, un incendie qui l’avait fait descendre dans la rue pieds nus, en pyjama, en pleine nuit, en plein hiver. Ce cadeau, il faut l’avouer, avait rassuré mon mari qui se mit à allumer la cheminée plus souvent. Pour la joie de nous tous, surtout à Noël.

J’étais en train de préparer le souper de l’Action de grâce. Mais, j’étais préoccupée par plusieurs situations sur lesquelles je n’ai aucun pouvoir. Et penser dans sa tête à toutes les solutions possibles que les uns et les autres pourraient envisager peut nous causer de sérieux problèmes… sans jamais régler ceux de ceux dont on se soucie. C’est bien vrai… par contre, allez guérir une maman et une grand-maman de son désir affectueux de protéger ses enfants et ses petits-enfants de tout malheur !

Bon, tout cette explication pour quoi ? Je mets sur la cuisinière une poêle avec des röschti (une galette de pommes de terre râpées – recette suisse), et pensant à la garnir, je place sur la plaque de cuisson, la planche à découper les légumes avec du persil du jardin finement haché. J’allume le feu, et pars faire un petit tour juste devant la porte pour voir mes géraniums qui sont encore tout beaux. J’entends une détonation. Je me précipite à la fenêtre de la cuisine. Je vois une grosse flamme qui s’élève vers la hotte. Je rentre précipitamment. J’appelle mon mari qui est absorbé par son travail dans son bureau. Il arrive, pensant que je me suis fait mal – une idée qu’il ne supporte pas. Le feu ! Le feu ! lui dis-je. Il me regarde, et tourne les talons. Il revient avec le vieil extincteur. Il tire sur la gâchette. Vise la flamme, et en deux coups, elle s’éteint.

Ouf ! Que s’est-il produit ? J’ai allumé le mauvais feu, celui sous la planche à découper – une planche en plastique qui a fondu… et quel dégât – odeur étouffante, fumée noire, poudre blanche partout ! Bien sûr, c’est absolument sûr, on ne doit jamais mettre autre chose sur une cuisinière que des casseroles. Et puis, on ne doit jamais aller se promener quand quelque chose est en train de cuire. Et puis… Oui, c’est de ma faute. J’en assume toute la responsabilité.

Mais, cette fois-là, la marguerite était rouge, et attendait depuis des années de jouer son rôle de sauveteur. Elle a épargné à notre maison une dévastation infiniment pire, à nos personnes des blessures, possiblement, et à nos cœurs un chagrin plus direct que celui qui m’absorbait au point de ne pas faire attention à ce que je faisais quelques instants plus tôt. Alors, en toute sincérité, merci pour ce cadeau motivé par la gentillesse. Merci, mon Dieu, pour l’extincteur qui a fonctionné en dépit de son âge vénérable ! Et à nous tous, soyons prudents, soyons vigilants, et ayons à la portée de la main des extincteurs fonctionnels.

© Danièle Starenkyj

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