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  • Danièle Starenkyj

MARKETING SCIENTIFIQUE ET AMNÉSIE MÉDICALE

Entre ces deux leviers de l’information, comment ne pas être perplexe ?

Depuis quelques années, il suffit d’accoler à un produit les épithètes « biologique », « écologique », et/ou « équitable », pour qu’il soit instantanément bonifié dans l’esprit du consommateur. Ainsi, beaucoup de gens soucieux de leur santé, oubliant le jus de raisin, le café de céréales, les tisanes et la caroube, sont revenus au vin et à la bière, au café et au thé, et au chocolat.

Mais il y a plus. Comment ne pas fléchir devant de si gros titres : Le cacao « l’un des aliments les plus protecteurs qui soit sur le plan cardiovasculaire » -- le café « qui réduit les lésions hépatiques » -- le thé « contre la maladie d’Alzheimer » -- le vin « bon pour le cœur », et, attention, tout récemment, le végétarisme « un risque de souffrir de plus de dépression » ?

Dans le monde journalistique, on connaît fort bien la puissance du gros titre même si les petits caractères qui suivent le contredisent ou l’annulent complètement. Mais c’est un feu roulant : les « nouvelles » études annulent les anciennes. Les études nutritionnelles contredisent les études psychiatriques. Les études de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) sont rapidement déboutées par celles d’universités prestigieuses. (Ex. : celles sur la relation entre la viande transformée et le cancer)

Alors que faire ? Gardons, chérissons et affirmons le GROS BON SENS.

1. Toute substance conduisant à une intoxication – caféisme, théisme, alcoolisme – ne peut être classée « bonne » pour la santé en y ajoutant un bémol en petit caractère : avec modération. 2. Comment un produit « bon » pour le cœur peut-il être par ailleurs toxique, addictif, cancérogène et tératogène ? Comment un produit quelconque peut-il être bon pour un organe et destructeur pour un autre ? Le corps n’est pas un assemblage de pièces détachées. 3. En matière de régime, la grande règle universelle et permanente affirme la nécessité d’adopter une alimentation à base de végétaux entiers, frais et variés non transformés par l’industrie alimentaire. Le meilleur geste à poser pour une santé totale de l’individu, de la société, de l’environnement est encore de jardiner ou d’aller au marché, de cuisiner et de manger en famille, les écrans et le téléphone éteints. 4. Notre société se plaît à donner à la science un statut d’infaillibilité. Et nous fermons les yeux sur ses incohérences, ses dénis, ses dérapages, ses contradictions, ses conflits d’intérêts. Je vous invite à la lecture de l’éditorial du rédacteur en chef du journal médical britannique The Lancet : Offline: What is medicine's 5 sigma? - The Lancet www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140...1/abstract 5. Entretenons, chez nous et chez les autres, un esprit critique. Nul sur cette terre n’est infaillible. Nous avons tous le devoir de penser, réfléchir, investiguer, et la liberté de choisir de suivre ou de ne pas suivre, d’écouter ou de ne pas écouter, de prendre ou de ne pas prendre. Avec les conséquences que cela entraînera. Mais vraiment, si ça ne fait pas de sens, c’est probablement parce que ça n’a pas de sens.

©2017 DANIÈLE STARENKYJ

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