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  • Danièle Starenkyj

LES HOMMES NE PLEURENT PAS

Ils noient leur peine. Ils diluent leur peine. Ils masquent leur peine. Pourquoi ? Parce qu’« il y a des différences nettes dans les comportements entre les sexes en psychiatrie et en psychologie ». (Dr Olivier Dubois, psychiatre, LCI, 7 avril 2017)

En 2001, le Dr Archibald D. Hart, spécialiste en psychologie clinique, publiait un livre de pointe dans lequel il a eu l’audace de proposer un nouveau paradigme, à savoir que les dépressions de l’homme sont complètement différentes des dépressions de la femme. Les dépressions masculines ne répondent à aucun des critères cliniques standard. Elles passent donc inaperçues à leurs propres yeux, aux yeux de leurs proches, et aux yeux des médecins. « Il faut jusqu’à 10 ans et la consultation d’au moins 3 spécialistes en santé mentale pour qu’un homme obtienne un diagnostic exact de sa dépression. » (Dr Hart, LA DÉPRESSION AU MASCULIN – Une souffrance masquée, p.15)

Son message est clair : « Les vrais hommes dépriment. Oui, des hommes, des hommes qui ne sont ni mous ni abâtardis tombent en dépression et cela, dans tous les milieux. » (p. 17) Mais les hommes en dépression ont plusieurs masques dans leur armoire, des masques qui généralement sont des stéréotypes de certains comportements que notre société étiquètent comme étant « virils ». Et bien sûr, il est facile de faire mauvaise presse aux hommes. On se moque d’eux. On les méprise. La dépression féminine est beaucoup plus attendrissante que la dépression masculine, mais au masculin, la dépression est infiniment plus tragique.

« En 2020, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) c’est la dépression aiguë, et non la famine ou les maladies infectieuses, qui sera la deuxième cause mondiale la plus importante de mortalités [par le suicide]et d’infirmités [par la violence, les dépendances comportementales et les toxicomanies]. Quelle sera la première cause ? La maladie cardiaque ! Et je crois, affirme le Dr Hart, que derrière l’une et l’autre se retrouve le spectre du stress. » (Ibidem, p.35)

Aujourd’hui, alors que l’OMS lance sa campagne préventive d’un an sur le suicide avec le slogan « Dépression : parlons-en », messieurs, je vous recommande la lecture du livre du Dr Hart. Écrit pas un homme qui avoue connaître des épisodes de dépression depuis son enfance, ce livre parle de solutions. Car, bien sûr, les hommes n’aiment pas parler de leurs problèmes. Par contre, le message du Dr Hart, haut et clair, est que « la dépression est une émotion qui peut mener à la guérison ; c’est une émotion curative, si nous savons coopérer avec elle. » (p. 9)

Cette lecture est définitivement -- et c’est impératif -- thérapeutique. Libératrice. Émancipatrice. Ne tardez pas. ©2017 Danièle Starenkyj

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